Législatives marocaines : le PJD obtient 20% des sièges selon des résultats partiels

Les islamistes du Parti justice et développement (PJD) sont en tête des législatives de vendredi avec 80 sièges, selon des résultats partiels annoncés samedi par le ministre marocain de l’Intérieur Taib Cherkaoui.

Abdelilah Benkirane, le chef du PJD, arrive au siège du parti à Rabat le 26 novembre 2011. © AFP

Abdelilah Benkirane, le chef du PJD, arrive au siège du parti à Rabat le 26 novembre 2011. © AFP

Publié le 26 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Selon le ministre, il s’agit de résultats "provisoires et non définitifs" du scrutin, et le taux de participation a atteint 45,4% des inscrits.

Plus de 30 partis – représentés par 7.100 candidats – ont participé aux législatives de vendredi pour désigner les 395 députés à la première chambre du parlement marocain. Le taux de participation a atteint 45% selon les premières estimations officielles.

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Deuxième force politique au sein du parlement marocain, le PJD se présente comme un parti à "référence islamique" et "monarchiste".

Lors de sa première participation aux législatives en 1997, il n’avait obtenu que huit sièges mais aux élections de 2002 — les premières du règne de Mohammed VI — il était passé à 42 sièges et était devenu le premier parti de l’opposition parlementaire. Fort ensuite de ses 47 députés – issus des élections de 2007 – il était considéré comme un des favoris aux élections de vendredi.

Son chef Abdelilah Benkirane est souvent critiqué pour ses propos hostiles à la laïcité, à la langue berbère et aux homosexuels.

Un Premier ministre issu du parti vainqueur

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Dès l’annonce des résultats définitifs, prévue ce dimanche, le roi Mohamed VI doit désigner le chef du gouvernement qui sera chargé de former un gouvernement de coalition, comme le veulent les usages politiques.

Si la victoire du PJD se confirme, le roi devra nommer un Premier ministre dans les rangs de ce parti, selon la nouvelle Constitution.

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Héritier du pouvoir absolu de son père, Mohammed VI – qui a concédé une partie de ses prérogatives au parlement et à l’executif – cherche depuis douze ans à incarner la continuité de la monarchie marocaine tout en revendiquant une rupture avec son père, au risque d’alimenter la frustration d’une jeunesse galvanisée par le Printemps arabe.

A près de 48 ans, le souverain a été l’un des premiers dirigeants arabes à prendre la mesure des révolutions, en annonçant dès le mois de mars une réforme constitutionnelle. Adoptée en juillet, la nouvelle Constitution renforce les pouvoirs du Premier ministre et du parlement tout en préservant le prééminence politique et religieuse du monarque.

Selon ce texte, le Premier ministre, issu du parti vainqueur aux élections, aura la possibilité de dissoudre la chambre des représentants, ce qui était du seul attribut du roi avant le projet de réformes.

Le premier ministre désigné pourrait également, en accord avec le roi, opter pour un gouvernement d’union nationale avec un large participation de partis politiques.

Si cette victoire se confirme, le Maroc sera le troisième pays musulman du bassin méditerranéen à être dirigé par un parti islamiste, avec la Turquie et la Tunisie, dans l’attente des élections lundi et mardi en Egypte qui pourraient amener les Frères musulmans au pouvoir.

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