Combats intenses à Khan Younès, appels à sauver l’Unrwa

Le chef du Hamas a confirmé avoir reçu une proposition de trêve. De son côté, Benyamin Netanyahou a affirmé qu’Israël ne « retirerait pas l’armée de la bande de Gaza » et ne libèrerait pas « des milliers de terroristes » palestiniens, en échange d’otages.

Des Palestiniens fuient Khan Younès, le 30 janvier 2024. © Mahmud Hams / AFP

Des Palestiniens fuient Khan Younès, le 30 janvier 2024. © Mahmud Hams / AFP

Publié le 31 janvier 2024 Lecture : 3 minutes.

Un centre-ville ravagé, des hôpitaux menacés par les tirs et une population en fuite : Khan Younès est le théâtre, ce 31 janvier encore, de combats acharnés sur fond d’appels de l’ONU à maintenir l’aide à Gaza de son agence pour les réfugiés palestiniens.

Les équipes de l’hôpital Al-Amal, l’un des plus importants de la ville, avec le centre médical Nasser, ont rapporté des combats non loin de l’établissement et une pénurie de nourriture. « Nous avons quitté l’hôpital Nasser sans matelas, sous les bombardements et frappes aériennes. Nous ne savions pas où aller, on ne nous a pas donné d’endroit précis où aller. Nous sommes dans le froid, livrés à nous-mêmes, sans tentes et sans rien pour survivre », raconte une Palestinienne ayant fui pour Rafah, plus au sud.

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À Khan Younès, un reporter de l’AFP se déplaçant avec les forces israéliennes a témoigné d’un centre-ville détruit, avec des immeubles éventrés sur un sol boueux et des soldats qui s’enfoncent dans des tunnels. « Chaque guerre a ses propres caractéristiques et je pense que le caractère fondamental de cette guerre réside dans les manœuvres terrestres et souterraines. C’est le caractère de cette guerre », a déclaré sur place Dan Goldfus, commandant de la 98e division de parachutistes de l’armée israélienne.

Dans le territoire dévasté et assiégé par Israël, en proie à une crise humanitaire majeure, les bombardements ont poussé 1,7 million de Palestiniens, selon l’ONU, sur un total de 2,4 millions d’habitants, à fuir leur foyer. Ajoutant à la détresse de la population, les opérations d’aide aux civils de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont menacées après qu’Israël a accusé 12 des 30 000 employés régionaux de l’agence onusienne d’implication dans l’attaque du 7 octobre.

« Conséquences catastrophiques »

À la suite des accusations portées contre des employés de l’Unrwa, treize pays, dont les États-Unis, son premier bailleur, ont suspendu leur contribution en attendant que l’agence fasse toute la lumière sur l’implication présumée de ses employés dans les attaques du 7 octobre. « Ces décisions […] vont avoir des conséquences catastrophiques pour la population de Gaza. Aucune autre entité n’a la capacité de fournir une aide de cette ampleur » à une population qui en a « si urgemment besoin », ont fait valoir dans la nuit des chefs d’agence de l’ONU.

Aucune autre organisation n’est « capable de remplacer ou de se substituer à la capacité énorme et au tissu de l’Unrwa », a déclaré de son côté la coordinatrice humanitaire de l’ONU pour les Territoires palestiniens, Sigrid Kaag, après une réunion à huis clos du Conseil de sécurité.

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Pour le gouvernement israélien, l’Unrwa s’est « fondamentalement compromise » en laissant le Hamas « utiliser ses infrastructures » pour mener ses activités militaires et « cacher des terroristes ». Et cette agence, ont répété de nombreux responsables politiques israéliens, ne fait plus partie du « futur » de Gaza.

Dans le même temps, les États-Unis, l’Égypte et le Qatar s’activent en coulisses pour tenter de convaincre Israël et le Hamas de s’engager dans une nouvelle trêve. Le 30 janvier, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a confirmé que son mouvement avait reçu une proposition de trêve, résultat d’une réunion, à Paris, entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

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Le Hamas en Égypte ?

« Le Hamas examine la proposition » et prépare sa réponse, a-t-il indiqué, ajoutant que des dirigeants du mouvement avaient été invités à se rendre en Égypte « pour discuter de l’accord-cadre issu de la réunion de Paris » et de sa « mise en œuvre ». Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a cependant déjà affirmé qu’Israël ne « retirerait pas l’armée de la bande de Gaza » et ne libèrerait pas « des milliers de terroristes » palestiniens, en échange d’otages.

Un influent ministre d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, a menacé de quitter le gouvernement si Netanyahou donnait son feu vert à un accord « imprudent » pour libérer la centaine d’otages à Gaza. Dans les pages du Foreign Affairs, le chef de la CIA, William Burns, écrit : « J’ai passé une grande partie des quatre dernières décennies à travailler au et sur le Moyen-Orient et j’ai rarement vu une situation aussi complexe et explosive. »

(Avec AFP)

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