Guerre à Gaza : Blinken bientôt de retour au Moyen-Orient pour défendre une seconde trêve

Le secrétaire d’État américain est attendu « dans les prochains jours », alors que le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, se rend ce 1er février en Égypte pour discuter d’une proposition de trêve en « trois phases ».

De la fumée s’élève au-dessus de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après un bombardement israélien, le 31 janvier 2024. © SAID KHATIB / AFP.

De la fumée s’élève au-dessus de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, après un bombardement israélien, le 31 janvier 2024. © SAID KHATIB / AFP.

Publié le 1 février 2024 Lecture : 4 minutes.

Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce 1er février en Égypte pour discuter d’une nouvelle trêve dans la bande de Gaza où les combats et les raids israéliens se poursuivent en dépit d’une situation humanitaire critique.

Basé au Qatar, Haniyeh doit discuter d’une initiative formulée lors d’une réunion le weekend du 27/28 janvier à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

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Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien examine une proposition en trois phases, dont la première porte sur une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer entre 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire palestinien.

Pour appuyer les efforts en vue d’une possible deuxième trêve, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken va retourner « dans les prochains jours » au Moyen-Orient, a indiqué un responsable américain sans dire dans quels pays.

Cessez-le-feu total

Pour le moment, le Hamas réclame un cessez-le-feu total en préalable à tout accord alors que le gouvernement israélien évoque une pause dans les combats mais pas la fin de son opération à Gaza.

« Nous travaillons à obtenir une autre entente pour la libération de nos otages, mais pas à n’importe quel prix », a déclaré le 30 janvier au soir le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, sous pression à la fois des familles d’otages pour une libération et de membres de son gouvernement hostiles à une entente qui seraient trop généreuses selon eux pour les Palestiniens.

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En marge de la médiation menée par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte, le président colombien Gustavo Petro, qui soutient ouvertement la cause palestinienne et accuse Israël de commettre actuellement un « génocide » à Gaza, a proposé la mise sur pied d’une « commission de paix composée de différents pays » pour assurer les libérations et la fin des hostilités.

Au cours de la nuit, des témoins ont fait état de frappes israéliennes à proximité de l’hôpital Nasser de Khan Younès, grande ville du sud du territoire où se cachent selon Israël des dirigeants locaux du Hamas. Au cours des derniers jours, l’armée israélienne avait indiqué avoir « encerclé » la localité, défait des bataillons du Hamas vers sa portion Est et concentré désormais ses actions sur le versant Ouest.

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Le ministère de la Santé du Hamas a dénombré 119 morts dans les frappes à Gaza entre le 31 janvier au soir et le 1er février au matin, tandis que l’agence palestinienne Wafa a fait état de heurts violents à Toubas, en Cisjordanie occupée.

Un « massacre » qui a rendu Gaza « inhabitable »

De son côté, l’ONU a fait état « d’intenses bombardements » à travers la bande de Gaza, et en particulier à Khan Younès, indiquant que 184 000 Palestiniens s’étaient inscrits pour demander une aide humanitaire après avoir été contraints de quitter la partie occidentale de la ville.

« En ce moment, ce qui est en train de se passer, c’est un massacre », a déclaré Léo Cans, chef de mission pour Médecins sans frontières (MSF) dans les Territoires palestiniens. « Ce n’est pas possible qu’aujourd’hui dans une guerre où les gens n’ont pas le droit de sortir, où les gens sont assiégés, où ils n’ont nulle part où aller, qu’on accepte de tuer 150 femmes et enfants par jour […] Donc la première demande, c’est un cessez-le-feu immédiat et total », a-t-il ajouté.

Près de quatre mois après le début de la guerre qui a dévasté le territoire palestinien assiégé, la population « meurt de faim » et « est poussée au bord du gouffre », a dénoncé un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan. D’après un rapport de la Conférence de l’ONU sur le commerce et le développement (Cnuced), la moitié de tous les bâtiments de Gaza est endommagée et le territoire est « inhabitable ».

L’Unrwa accusée d’être « totalement infiltrée »

Ajoutant à la détresse de la population civile, les opérations de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont menacées après que des pays donateurs ont suspendu leur contribution dans la foulée d’accusations d’Israël à l’encontre de 12 employés de l’agence soupçonnés d’implication dans l’attaque du 7 octobre 2023. Devant des ambassadeurs auprès de l’ONU, Benyamin Netanyahou a ainsi affirmé que l’agence onusienne était « totalement infiltrée » par le Hamas.

Hors de Gaza, le conflit risque toujours de « se métastaser », expression utilisée récemment par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour évoquer les tensions à la frontière israélo-libanaise, mais aussi en Irak, et au Yémen. Là, les rebelles Houthis, qui depuis la mi-novembre ciblent le transport maritime international en « solidarité » avec Gaza, ont revendiqué dans la nuit une attaque contre un navire américain dans le golfe d’Aden. Peu après, Washington a annoncé avoir détruit au Yémen dix drones d’attaque et un poste de commandement des Houthis.

(avec AFP)

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