Seif el-Islam Kadhafi, recherché par la CPI, a été arrêté dans le sud du pays
Seif el-islam Kadhafi, dernier fils encore en cavale de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, a été arrêté par d’anciens rebelles dans le sud de la Libye.
Longtemps présenté comme le successeur potentiel de son père, Seif el-Islam "a été arrêté dans le sud libyen", a déclaré à l’AFP Mohammed al-Allagui, le ministre de la Justice et des droits de l’Homme au sein du Conseil national de transition (CNT), sans plus de précision.
Cour pénale internationale ?
Lors d’une conférence de presse à Tripoli, le chef "des opérations des thowar (révolutionnaires) de Zenten", Bachir Taïb, a ensuite annoncé que ses hommes avaient "arrêté Seif el-Islam avec trois de ses collaborateurs dans la région d’Oubari".
"Il sera transféré à Zenten", à 170 km au sud-ouest de Tripoli, a-t-il ajouté sous les applaudissements des personnes qui l’entouraient, tout en précisant qu’il revenait au CNT, issu de l’ancienne rébellion et désormais en charge du pays, de décider si Seif el-Islam serait remis à la CPI.
Agé de 39 ans, Seif el-Islam a longtemps semblé vouloir moderniser son pays et normaliser les relations avec l’Occident. Mais dès le déclenchement de l’insurrection à la mi-février, il n’a eu de cesse de tenir un langage guerrier, luttant bec et ongles de essayer de sauver le régime de son père.
Depuis le 27 juin, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI sur des soupçons de de crimes contre l’humanité. Il est accusé d’avoir joué un "rôle-clé dans la mise en oeuvre d’un plan" conçu par son père pour "réprimer par tous les moyens" le soulèvement populaire.
Le conflit s’est achevé le 23 octobre avec la proclamation par le CNT de la "libération totale" du pays, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, tué après sa capture à Syrte dans l’est libyen par des combattants du CNT.
Le mandat d’arrêt de la CPI visait également l’ancien dirigeant lui-même, ainsi qui son beau-frère Abdallah Al-Senoussi, ancien chef des services de renseignements. Des sources sécuritaires nigérienne et malienne ont affirmé que M. Senoussi s’était réfugié fin octobre au Mali.
Senoussi toujours recherché
M. Taïb a déclaré ne pas avoir d’informations au sujet de M. Senoussi. Mais le "Conseil des thowar" de Tripoli, présidé par Abdallah Naker, originaire de Zenten, a affirmé en citant des témoins que M. Senoussi avait été vu dans la région d’al-Guirah, dans le sud libyen.
A Tripoli, des klaxons et des tirs de joie ont retenti pour célébrer l’annonce de l’arrestation de Seif el-Islam. Dans la matinée, la capitale avait bruissé de rumeurs sur cette capture du fils le plus en vue de Mouammar Kadhafi.
Seif el-Islam n’était plus apparu en public depuis la nuit du 22 au 23 août lorsque, donné pour capturé par la rébellion, il avait paradé devant les journalistes étrangers en assurant que tout allait "bien" à Tripoli, quelques heures avant la chute du QG de Kadhafi dans la capitale.
Le 9 novembre, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait assuré que son arrestation n’était qu’une "question de temps". Il a plusieurs fois déclaré avoir eu des "contacts" avec Seif el-Islam via des intermédiaires en vue d’une éventuelle reddition.
Seif el-Islam était le dernier des fils de Mouammar Kadhafi encore recherché en Libye. Trois de ses frères ont été tués pendant le conflit, Seif el-Arab dans un bombardement de l’Otan en avril, Khamis dans des combats après la chute de Tripoli fin août et Mouatassim après son arrestation à Syrte le 20 octobre.
Les autres enfants de l’ancien dirigeant ont trouvé refuge dans des pays voisins, Mohamed, Hannibal et Aïcha en Algérie avec Safiya, la veuve de Kadhafi, et Saadi au Niger.
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