CAN : William Troost-Ekong, capitaine engagé des Super Eagles
À 30 ans, William Troost-Ekong a déjà joué dans onze clubs et vécu dans sept pays. Mais le capitaine des Super Eagles nigérians est aussi un footballeur sensible à la cause environnementale.
Même si tous ne le font pas savoir par voie médiatique, les sportifs de haut niveau sont plus nombreux qu’on ne le pense à porter un intérêt à la cause environnementale. C’est le cas de William Troost-Ekong (30 ans), le capitaine des Super Eagles nigérians, opposés ce vendredi 2 février à l’Angola au stade Félix-Houphouët-Boigny en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Il a choisi d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à consacrer une partie de ses revenus à une cause qui lui est chère.
William Troost-Ekong est né à Harlem, aux Pays-Bas, d’une mère néerlandaise et d’un père nigérian. Le défenseur, qui a été formé en Angleterre (Fulham et Tottenham), est actuellement sous contrat avec le PAOK Salonique, après avoir évolué aux Pays-Bas, en Belgique, en Norvège, puis de nouveau en Angleterre, en Turquie et en Italie. Lors d’une interview accordée au quotidien italien La Repubblica il y a quelques mois, Troost-Ekong avait donné des précisions sur les initiatives qu’il a décidé de prendre. Il a ainsi demandé à l’organisme italien Alberami de calculer les émissions de CO2 émises lors de chacun de ses déplacements professionnels en avion, en bus ou en voiture, et verse en contrepartie une somme d’argent permettant d’acheter et de planter des oliviers sur des terres agricoles délaissées de la région des Pouilles.
Financer la plantation d’arbres
Dans sa réflexion globale sur les effets sur l’environnement des multiples déplacements des clubs et des sélections nationales pour disputer des matchs, William Troost-Ekong milite pour que les cinq plus grosses ligues européennes (Angleterre, Allemagne, Espagne, France, Italie) soient soumises à une taxe carbone, et que les autres financent l’achat et la plantation d’arbres comme il le fait à titre individuel. Le capitaine des Super Eagles s’est également engagé avec l’équipementier sportif Sokito, qui fabrique ses produits en respectant l’environnement.
S’il est né aux Pays-Bas, Troost-Ekong a passé beaucoup de temps au Nigeria, et notamment à Lagos, où il a pu mesurer les effets de la pollution de l’air et de la contamination de l’eau sur la population locale. L’Allemand Gernot Rohr, sélectionneur du Bénin, a côtoyé le joueur quand il était en poste au Nigeria (2016-2020) et demeure en contact avec lui. « Son intérêt pour ces questions ne m’étonne pas. C’est un homme cultivé, intelligent, qui s’intéresse au monde dans lequel il vit. Il ne se contente pas de jouer au football et d’être uniquement centré sur sa carrière et ses intérêts. »
Au pays de son père
International nigérian depuis 2015, après avoir joué pour les sélections néerlandaises des moins de 20 et 21 ans, William Troost-Ekong n’a donc eu aucune difficulté d’adaptation. « Comme il connaissait déjà très bien le Nigeria, cela s’est fait très facilement. Il parle couramment anglais, et ses relations avec des joueurs nés au Nigeria étaient très bonnes. Le fait d’avoir passé beaucoup de temps dans le pays de son père, dans un contexte hors football, lui a également permis de mieux comprendre certains problèmes de l’Afrique. »
Avec le Nigeria, pour lequel il compte 67 sélections et a inscrit 5 buts, William Troost-Ekong n’a encore jamais remporté le moindre titre. Le temps d’un quart de finale inédit face aux surprenants Angolais, il mettra de côté ses préoccupations sur l’avenir de la planète.
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