Maroc : la campagne des législatives a débuté, possible poussée des islamistes

La campagne pour les élections législatives anticipées du 25 novembre s’est ouverte samedi au Maroc. L’enjeu du scrutin :  désigner 395 députés, avec en toile de fond une possible poussée des islamistes modérés.

Le roi Mohammed VI du Maroc à Rabat le 12 jun 2011. © AFP

Le roi Mohammed VI du Maroc à Rabat le 12 jun 2011. © AFP

Publié le 13 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Le scrutin marocain intervient un mois après la victoire du parti islamiste Ennahda aux élections constituantes du 23 octobre en Tunisie, le premier scrutin libre d’un pays ayant initié les révoltes dans le monde arabe, et juste avant les législatives en Egypte, où les islamistes ont le vent en poupe.

Les législatives anticipées au Maroc constituent la suite logique de l’adoption d’une nouvelle Constitution, par référendum le 1er juillet, après avoir été proposée par le roi Mohamed VI soucieux des conséquences dans son pays des révoltes du "printemps arabe".

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La révision de la Constitution vise à rendre les institutions plus démocratiques, en renforçant le rôle du Parlement et du Premier ministre tout en préservant la prééminence du roi Mohammed VI.

Pour la première fois, la nouvelle Constitution prévoit que le Premier ministre sera désigné par le roi dans les rangs du parti arrivant en tête des élections.

De nombreux commentaires de presse font état d’une possible poussée dans les urnes du parti islamique modéré de la Justice et du Développement (PJD), principal parti d’opposition avec 47 députés.

Le PJD fait face à une coalition de huit partis, regroupés autour du Rassemblement national des indépendants (RNI, libéral) qui entend lui barrer la route.

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Appel au boycott

Le Mouvement de contestation du 20 février, regroupant des jeunes indépendants, des radicaux de gauche et des islamistes fondamentalistes, a pour sa part appelé au boycott.

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Le taux de participation sera en outre particulièrement observé dans un pays où l’absentéisme est fort. Lors des dernières législatives de 2007, la participation n’avait atteint que 37%, illustrant le désenchantement des Marocains pour la chose publique.

"Le taux de participation, la grande angoisse", titrait à la veille du début de la campagne le quotidien francophone L’Economiste pour qui cette question sera "décisive pour la réussite de la dynamique de réformes".

La nouvelle Assemblée comptera 70 députés de plus qu’en 2007, les sièges supplémentaires, réservés aux femmes et aux jeunes, visant à donner une image plus moderne à un Parlement largement dominé par les notables.

Or aujourd’hui, sur les quelques 13 millions d’inscrits, 57% des votants potentiels sont âgés de moins de 35 ans.

Le vote des jeunes est d’autant plus crucial que leurs revendications sont restées jusqu’à présent globalement ignorées par le pouvoir. Et ce alors que la société marocaine reste confrontée aux défis du chômage, de l’illettrisme, des inégalités et de la corruption.

La pauvreté touche une grande partie de ce pays, pour moitié rural, de 35 millions d’habitants.

Le taux de chômage reste très élevé parmi les jeunes de moins de 34 ans, atteignant 31,4% au troisième trimestre 2011, selon les chiffres du Haut commissariat au plan (HCP), malgré les efforts du gouvernement d’enrayer ce phénomène dans un contexte économique difficile.

Dans ce contexte, les partis politiques se sont lancés dans une course aux promesses à caractère social et économique, annonçant des programmes attrape-tout et difficilement réalisables, selon les experts.

A la veille du début de la campagne électorale, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghrebiya ironisait d’ailleurs sur ces "programmes pour l’emploi" proposant la création de centaines de milliers de nouveaux emplois aux électeurs.

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