À la CAN, tous les espoirs sont permis pour la Guinée

Ce 2 février, la Guinée va disputer son premier quart de finale en Coupe d’Afrique des nations depuis 2015, face à la RDC. Le Syli national, qui ne fait pas beaucoup parler de lui, espère enfin franchir un palier et atteindre le dernier carré d’une compétition aussi spectaculaire que surprenante.

L’entraîneur de la Guinée, Kaba Diawara, lors d’une séance d’entraînement, le 1er février 2024, à la veille du quart de finale de la CAN contre la RDC. © Issouf SANOGO / AFP

L’entraîneur de la Guinée, Kaba Diawara, lors d’une séance d’entraînement, le 1er février 2024, à la veille du quart de finale de la CAN contre la RDC. © Issouf SANOGO / AFP

Alexis Billebault

Publié le 2 février 2024 Lecture : 3 minutes.

La Coupe d’Afrique des nations (CAN) organisée par la Côte d’Ivoire est un véritable supplice pour les favoris ou les outsiders. En effet, le Sénégal – le tenant du titre –, le Maroc, le Cameroun, l’Égypte (en huitièmes de finale), et le Ghana, la Tunisie et l’Algérie (au premier tour) ont déjà fait leurs valises. Elle est aussi une magnifique surprise pour des sélections aux ambitions initiales très limitées, comme l’Angola et le Cap-Vert, qui s’apprêtent à affronter respectivement, en quarts de finale, le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Évidemment, l’attention est moindre pour des équipes comme la Guinée ou la RDC, habituées aux phases finales et dont la présence à ce stade de la compétition répond à une certaine logique. Cela ne déplaît sans doute pas à Kaba Diawara, le discret sélectionneur guinéen. L’ancien attaquant du Syli national apprécie la relative tranquillité qui entoure sa sélection avant la rencontre avec la RDC. Il n’a d’ailleurs pas répondu aux sollicitations de Jeune Afrique, pour évoquer ce duel avec les Léopards.

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Le plafond de verre des quarts de finale

Mais il n’était pas nécessaire de chercher bien loin pour recueillir les avis des observateurs qui ont suivi de près les récentes performances des coéquipiers de Naby Keita. Le Français Didier Gomes Da Rosa est l’un d’eux. Le 21 novembre dernier, le Botswana, dont il est le sélectionneur, avait dominé la Guinée (1-0) à Francistown lors de la deuxième journée des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Mais cette défaite surprenante du Syli national n’avait pas modifié le ressenti du technicien français sur son malheureux adversaire.

« J’avais le sentiment que la Guinée avait les qualités pour aller en quarts de finale. Je ne me suis pas arrêté à ce seul match contre mon équipe, mais sur d’autres performances. Cette sélection est collectivement bien organisée, elle a de vraies qualités techniques, mais également physiques et morales. » Le sélectionneur des Zebras botswanais se réfère ici à la seconde mi-temps du match de la CAN ivoirienne qui a opposé les Guinéens aux Camerounais (1-1), « pourtant réduits à dix, [les Guinéens] avaient relativement bien contenu les Lions indomptables. »

La Guinée, qui avait assuré sa qualification pour les huitièmes de finale en battant la Gambie (1-0) avant de s’incliner contre le Sénégal (0-2), retrouve donc un niveau qu’elle n’avait plus connu depuis 2015, alors que certains de ses meilleurs joueurs, comme Naby Keita et Serhou Guirassy, diminués par des blessures, ou François Kamano, expulsé face au Cameroun, n’ont pas eu une grosse influence dans le jeu de leur équipe depuis le début de la compétition.

Difficile pronostic

La difficile victoire acquise contre la Guinée équatoriale (1-0), le 27 janvier dernier, grâce à un but tardif de Mohamed Bayo – le meilleur buteur guinéen de cette CAN (2 buts) –, lui a permis de rompre avec cette longue disette. « Il faut s’attendre à un match équilibré, car les deux équipes sont assez proches l’une de l’autre. Il y a de bons joueurs expérimentés des deux côtés, ce sont deux sélections qui pratiquent un football plutôt offensif », intervient le Français Michel Dussuyer, ancien sélectionneur du Syli national (2002-2004 et 2010-2015). « Cela se jouera aussi sur la fraîcheur physique. Les Guinéens ont joué 24 heures avant les Congolais, lesquels ont disputé une prolongation et une séance de tirs au but contre l’Égypte. »

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Cette troisième confrontation entre les deux équipes en phase finale, après le match nul de 1970 (2-2) et le succès guinéen en 2004 (2-1), qui est aussi la plus équilibrée du tableau des quarts de finale, suscite une réelle curiosité. « Il est difficile de faire un pronostic, tant les deux adversaires semblent avoir un niveau comparable », reprend Didier Gomes Da Rosa. Chez les bookmakers, la RDC est perçue comme le (léger) favori. Par les temps qui courent, ce n’est pas nécessairement synonyme d’une bonne nouvelle…

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