Liberia : l’opposant Tubman rejette l’élection de Sirleaf

L’opposant libérien Winston Tubman a annoncé samedi à la presse qu’il rejetait l’élection à la présidence d’Ellen Johnson Sirleaf et qu’il appelait à un nouveau scrutin avant un mois.

L’opposant libérien Winston Tubman arrive au siège de son parti à Monrovia, le 5 novembre 2011. © AFP

L’opposant libérien Winston Tubman arrive au siège de son parti à Monrovia, le 5 novembre 2011. © AFP

Publié le 13 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

"Nous estimons que tout doit être annulé et qu’un nouveau scrutin doit être organisé avant un mois", a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse à Monrovia. "Nous n’allons pas reconnaître la pseudo-victoire de Mme Sirleaf", a-t-il assuré.

Il a remis ainsi en cause les résultats du second tour de la présidentielle du 8 novembre qui a assuré la réélection de Mme Sirleaf. Il avait boycotté ce scrutin en arguant d’irrégularités au premier tour.

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"Au moment où nous parlons, nos avocats sont en train d’étudier les options légales", qui se présentent, a-t-il ajouté.

Mme Sirleaf a obtenu 90,8% des voix au scrutin marqué par une faible participation (37,4%) par rapport au 1er tour du 11 octobre (plus de 71%). En dépit de son retrait, M. Tubman a eu 9,2% des suffrages.

Mme Sirleaf, 79 ans, avait été en 2005 la première femme élue présidente en Afrique. Elle a reçu en 2011 le prix Nobel de la paix, en même temps qu’une activiste libérienne Leymah Gbowee.

Vendredi, M. Tubman avait laissé entendre qu’il était prêt à coopérer avec la présidente Sirleaf. "Nous devons trouver un moyen de travailler avec elle, et je pense que cela n’est pas insurmontable", avait-il assuré.

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Il avait toutefois indiqué que son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), n’était pas disposé à participer à un gouvernement élargi, car, avait-il dit, il "n’est pas à vendre".

Tentative d’assassinat

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Mais dans une apparente volte-face, il a qualifié samedi l’élection de Mme Sirleaf de "farce politique de premier ordre".

Il a réitéré son affirmation selon laquelle la tuerie au siège du CDC lundi, veille du scrutin présidentiel, qui a fait au moins deux morts, était une tentative de Mme Sirleaf pour l’assassiner.

Le diplomate de 70 ans a également rejeté le constat des observateurs selon lequel le scrutin était libre et sincère.

"Les élections se gagnent par le nombre de voix et non par l’appui politique fourni par les observateurs. Ils ont annoncé des chiffres importants donnant la victoire à la présidente Sirleaf et un nouveau mandat pour elle. Quel mandat peut-elle avoir avec un processus électoral si vicié ? Lequel mandat elle n’aurait jamais dû avoir", a dit M. Tubman.

Il faisait allusion à l’élection présidentielle de 2005 au cours de laquelle l’ancienne star de football de Milan AC, Georges Weah, avait remporté le premier tour face à Mme Sirleaf, avant d’être devancé par elle au second.

Les observateurs avaient fait le constat d’un scrutin libre et sincère. Georges Weah avait ensuite accepté les résultats mais le CDC les qualifie toujours de tricheries.

"Nous sommes plus déterminés dans nos plaintes surtout après l’assaut des forces de sécurité de la présidente contre un peuple innocent et désarmé" lundi, a indiqué Tubman.

Il a rejeté la commission indépendante mise en place par Mme Sirleaf pour faire la lumière sur les évènements de lundi, estimant qu’elle est composée de "partisans et d’amis de la présidente".

Mme Sirleaf a appelé vendredi à une réconciliation nationale après l’élection dans ce pays plus que jamais divisé, en portant Leymah Gbowee à la tête d’un programme de dialogue national.

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