Tunisie : Leïla Trabelsi avait 1000 paires de chaussures de luxe

Un millier de paires de chaussures de luxe, 1.500 pièces de bijoux mais aussi des stocks d’équipements sanitaires ont été retrouvés dans les caves du palais du président déchu Zine Al Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi, selon un rapport diffusé vendredi à Tunis.

 © AFP

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Publié le 12 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

"J’ai honte. Il y a de quoi avoir honte pour la communauté nationale", a déclaré Néji Baccouche, un juriste qui présentait à la presse le rapport de la Commission d’investigation nationale sur la corruption et la malversation de l’ancien régime tunisien.

"Je propose de faire de ce palais — à Sid Bou Said, près de Tunis — un musée pour la mémoire", a-t-il lancé.

Plus sérieusement, le rapport de 345 pages lève le voile sur l’ampleur de la corruption et met en cause les institutions, ministères, banques, services de douanes, médias, avocats, etc.

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"Nous avons examiné 5.000 dossiers dont 320 ont été remis au ministère public pour instructions judiciaires", a indiqué M. Baccouche, affirmant que la commission a reçu 11.000 demandes d’enquêtes.

"La corruption et les malversations ont touché tous les domaines", selon le rapport, notamment l’administration, la justice, le foncier, les domaines de l’Etat, les marchés publics, les grands projets, la privatisation, les télécommunications, le fisc, les médias et les banques".

Le rapport dénonce des abus à grande échelle, expropriations, chantages, délits d’initiés et pratiques mafieuses et révèlent l’implication d’autres personnes que le clan élargi du couple présidentiel.

Soigner l’image du pouvoir

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Graphiques et tableaux à l’appui, le rapport consacre un important chapitre à la corruption au sein de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE) et donne le détail des règlements des journalistes nationaux et étrangers chargés de soigner l’image du pouvoir.

Les banques étatiques et privées ont été saignées à blanc au profit des proches du président déchu et de son épouse. "Certaines recevaient souvent des ordres pour l’abandon de créances afin de donner de nouveaux crédits aux mêmes personnes", a indiqué M. Baccouche.

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"Cet état de chose n’est que le résultat d’une monopolisation des pouvoirs entre les mains d’un seul homme", a résumé M. Baccouche, ancien doyen de faculté de droit.

Le rapport identifie les personnes accusées par leurs seules initiales mais publie en annexe des correspondances de l’ex-président avec ou sur des personnalités et médias proches.

Parmi elles, figure Hechmi Haamdi, le riche homme d’affaires londonien, dont la liste "Pétition populaire" a raflé 26 sièges dans l’Assemblée constituante issue de l’élection du 23 octobre.

La commission a remis son rapport au président par intérim Foued Mebazaa, qui avait ordonné la confiscation des biens de la famille élargie de l’ancien président et son épouse, et prôné la nécessité de "demander des comptes à tous ceux qui ont porté atteinte à la nation et pillé ses richesses".

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