Libye : le nouveau Premier ministre promet un gouvernement « transparent »

Le futur gouvernement intérimaire libyen sera « transparent » et ne comptera pas de membres du régime déchu de Mouammar Kadhafi, a promis vendredi le nouveau Premier ministre Abdel Rahim al-Kib, chargé de le former d’ici le 23 novembre.

Le nouveau Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib le 11 novembre 2011 à Benghazi. © AFP

Le nouveau Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib le 11 novembre 2011 à Benghazi. © AFP

Publié le 12 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

"Le gouvernement intérimaire sera franc avec vous en tout (…). Nous serons francs et transparents", a-t-il déclaré devant une foule rassemblée sur la place Tahrir à Benghazi, dans l’est de la Libye, d’où est partie la contestation contre l’ancien régime.

"Je vous promets que ce gouvernement ne sera pas souillé par des opportunistes et des agents de (l’ancien) régime", a ajouté M. Kib, salué par les vivats du public.

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Mais "nous vous prions de ne pas vous attendre à des miracles" quant aux performances du gouvernement, a-t-il lancé. "Nous sommes face à une étape nouvelle, une étape sensible et historique qui est un test pour notre volonté", a-t-il dit, en appelant à "l’entraide et la coopération" entre les Libyens.

"L’avenir est à nous tous. Il faut que tous les efforts s’unissent en cette étape critique. Il faut que l’intérêt de la Libye soit au-dessus de toute considération, personnelle ou régionale", a-t-il ajouté.

M. Kib, un universitaire originaire de Tripoli, a été élu le 31 octobre pour former le gouvernement de transition en Libye par les membres du Conseil national de transition (CNT), issu de l’ancienne rébellion et désormais en charge du pays.

Selon la feuille de route du CNT, il doit former un gouvernement intérimaire au plus tard un mois après l’annonce de la "libération" du pays, dont la proclamation officielle a eu lieu le 23 octobre, trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi, capturé vivant par les forces du CNT à Syrte puis tué.

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Jeudi, le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil a indiqué que la formation du gouvernement devrait être annoncée "d’ici 10 jours". Celui-ci aura la lourde tâche de désarmer le pays, de remettre l’économie sur pied et de faire face à une lutte de moins en moins feutrée entre les différents courants du CNT.

Pas de place pour "la discrimination"

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M. Kib a en outre longuement rendu hommage à Benghazi, "l’étincelle" de la révolte qui s’est transformée en guerre civile faisant des milliers de morts en huit mois.

"Le tyran (Kadhafi) a joué la carte du régionalisme (…). (Aujourd’hui) l’avenir appartient à tous les Libyens, il n’y a pas de place dans la nouvelle Libye pour la discrimination", a-t-il affirmé, interrompu par les cris de "Ni est, ni ouest, unité nationale".

"L’époque du tyran a laissé des blessures chez beaucoup, mais il est temps de panser ces blessures et d’ouvrir une page nouvelle", a-t-il dit.

Plus tôt dans la journée, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Benghazi pour réclamer la formation rapide d’une "armée nationale".

"Oui à l’armée nationale, non aux milices armées!", "Non à une milice parallèle à l’armée", ont scandé les manifestants, auxquels se sont joints des officiers de l’ancienne armée ainsi que des membres des brigades de volontaires civils qui ont combattu les pro-Kadhafi pendant le conflit.

Une réunion sur l’"armée nationale" doit se tenir dans une dizaine de jours à Benghazi. Mais la formation de cette nouvelle armée régulière se fait toujours attendre. Le sujet est d’autant plus sensible que certaines brigades n’entendent pas rendre leurs armes pour l’instant.

"Nous voulons une armée nationale qui défende la Constitution, les frontières et l’Etat, un Etat civil. Nous sommes contre l’extrémisme", a souligné le colonel Abdelmottaleb Miled.

 

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