CAN 2024 : Mpasi, un sourire qui revient de loin

Le portier congolais Lionel Mpasi a envoyé les Léopards en quarts de finale de la CAN après son tir au but réussi avec un sourire déconcertant. Mais derrière ce sourire, il y a l’histoire d’un gardien qui s’est battu pour en arriver là. Explications

Le gardien de la RDC Lionel Mpasi lors de la Coupe d’Afrique des nations © SIA KAMBOU / AFP)

Le gardien de la RDC Lionel Mpasi lors de la Coupe d’Afrique des nations © SIA KAMBOU / AFP)

Publié le 1 février 2024 Lecture : 3 minutes.

Dans le sourire du Congolais Lionel Mpasi, au moment de tirer un penalty décisif, s’illumine la tranquillité d’un gardien qui s’est cassé les dents, au propre comme au figuré, le long d’une carrière loin d’être simple, alors qu’il peut viser une place en demi-finale de la CAN 2024, vendredi à Abidjan.

« Quand je l’ai vu, le sourire aux lèvres, j’ai rigolé tout seul, j’étais sûr qu’il allait marquer », raconte son entraîneur à Rodez, Didier Santini. Le gardien a marqué, avec un sourire déjà iconique, le tir au but qui a qualifié la République démocratique du Congo contre l’Égypte, dans une séance titanesque (1-1, 8 t.a.b. à 7).

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Juste avant, il avait « marabouté » Mohamed Abou Gabal, le gardien égyptien, qui a envoyé le sien sur le poteau. « Je les tire à l’entraînement », a avoué Mpasi sur Canal+, « quand on se regarde avec “Gabaski”, je vois de la nervosité dans ses yeux, j’essaie de le sortir du contexte, après je tire… » Et la RDC file affronter la Guinée en quarts.

« J’ai eu la sensation qu’il vivait un moment de bonheur, de plénitude, qu’il s’est dit: Maintenant, pour moi, c’est et ce sera extra », ajoute Santini.

Mpasi-Nzau, une carrière « atypique »

L’entraîneur français rappelle la « carrière atypique » de Mpasi-Nzau, « qui a commencé toutes ses saisons comme remplaçant, en National comme en Ligue 2. Il était le même quand il ne jouait pas, n’en voulait à personne. Il a bossé et, depuis un an et demi, il est titulaire. Il a atteint sa maturité à 27, 28 ans [il en a 29] ».

« Il a besoin de concurrent, à Rodez, on a un gardien N.1 bis Sébastien Cibois, qui avait joué les six premiers matches de la saison dernière avec l’entraîneur de l’époque (Laurent Peyrelade, NDLR). Il sait ce que c’est de prendre le temps, d’être calme ».

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Appelé chez les « Léopards » grâce au « réseau Cédric Bakambu », qui a « recruté » un bon tiers des internationaux actuels, Mpasi, quart de finaliste du Mondial U17 2011 avec la France, a aussi fait ses débuts en équipe du Congo sur le banc.

« J’ai connu cette situation pendant suffisamment longtemps pour savoir que je dois être patient, travailler et attendre mon tour », expliquait-il au site de la 2e division française, Ligue2.fr.

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« Ça ne me pose aucun problème de retrouver une place de numéro 2 en sélection. Ce n’est que du bonheur d’être appelé. Quand je suis sur le banc, qu’il y a l’hymne national et que je vois tout le monde chanter, c’est un truc de malade », s’émeut-il.

« Il s’était pété toutes les dents de devant »

Comme le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres, après une blessure du gardien titulaire, Joël Kiassumbua, Mpasi a fini par s’imposer comme numéro 1 dans les cages. Il compte 12 sélections. Et même si sa Coupe d’Afrique a mal commencé, avec une sortie hasardeuse qui a coûté un but contre la Zambie (1-1), il s’est bien repris.

Le gamin de Meaux, formé au Paris-Saint-Germain et passé par Toulouse (2012-2015), a surmonté des épisodes plus durs : un an de chômage (2015-2016), à s’entraîner avec le soutien du coach des gardiens du « Téfécé » Teddy Richert, une fracture du tibia et une autre terrible de la mâchoire.

« Il s’était pété toutes les dents de devant contre Nîmes lors d’une sortie kamikaze dans les pieds que le joueur (Lys Mousset) avait laissés traîner. Lionel a fini le match comme ça. Puis il a joué le match d’après. Il faut quand même du courage et de l’abnégation, il a repris plus tôt car le club avait besoin de lui », souligne Santini.

Depuis, il joue avec un dentier. Quand on connaît toute son histoire, on comprend mieux pourquoi il affiche son sourire avant le tir au but d’une vie.

(Avec AFP)

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