En RDC, cinq mois de détention pour Stanis Bujakera Tshiamala

Une nouvelle audience s’est tenue ce vendredi 2 février à la prison centrale de Makala, où notre journaliste à Kinshasa est incarcéré depuis septembre dernier. Il est accusé de « faux en écriture » et « propagation de faux bruits ». Jeune Afrique continue de demander sa libération.

Arrêté le 8 septembre alors qu’il s’apprêtait à gagner Lubumbashi, Stanis Bujakera Tshiamala est également le directeur adjoint du site Actualite.cd et un collaborateur de l’agence Reuters. Selon ses avocats, il risque jusqu’à dix ans de prison. © DR

Arrêté le 8 septembre alors qu’il s’apprêtait à gagner Lubumbashi, Stanis Bujakera Tshiamala est également le directeur adjoint du site Actualite.cd et un collaborateur de l’agence Reuters. Selon ses avocats, il risque jusqu’à dix ans de prison. © DR

Publié le 2 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Voici bientôt cinq mois que notre correspondant en RDC, Stanis Bujakera Tshiamala, a été arrêté à Kinshasa. D’abord placé en garde à vue, il est, depuis le 14 septembre dernier, incarcéré à la prison centrale de Makala, accusé d’avoir fabriqué et diffusé une fausse note de l’Agence nationale de renseignement (ANR) incriminant les renseignements militaires dans la mort de l’ancien ministre Chérubin Okende, un proche de l’opposant Moïse Katumbi tué en juillet dernier à Kinshasa.

Renvoi au 23 février

Le procès de Stanis Bujakera Tshiamala, jugé notamment pour « faux en écriture » et « propagation de faux bruits », s’est ouvert le 13 octobre dernier. Une nouvelle audience s’est tenue ce vendredi 2 février, devant le tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, qui devait se prononcer sur la nomination de nouveaux experts chargés d’authentifier la note incriminée. Mais le procès a une nouvelle fois été renvoyé à une date ultérieure – la prochaine audience aura lieu le 23 février.

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Dans un communiqué publié le 1er février, Human Rights Watch (HRW) a de nouveau plaidé pour une libération sans condition de notre journaliste, et pour un abandon des poursuites engagées contre lui. « L’affaire semble de plus en plus motivée par des considérations politiques et s’inscrit dans un cadre de répression contre les médias, a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RDC pour HRW. Les autorités devraient immédiatement abandonner toutes les poursuites engagées contre Stanis Bujakera Tshiamala, le libérer et veiller à ce que les journalistes puissent faire leur travail sans craindre d’être arrêtés ou harcelés par la justice. »

Des considérations politiques

Arrêté le 8 septembre alors qu’il s’apprêtait à gagner Lubumbashi, Stanis Bujakera Tshiamala est également le directeur adjoint du site Actualite.cd et un collaborateur de l’agence Reuters. Selon ses avocats, il risque jusqu’à dix ans de prison.

Début novembre, la cellule investigation de Reporters sans frontières (RSF) a publié une enquête qui conclut que notre journaliste n’est pas l’auteur de la note de l’ANR. Il ne serait même pas le premier à en avoir signalé l’existence.

« Il n’aura fallu que quelques jours sur place, à Kinshasa, pour constater que Stanis […] n’est même pas le premier à avoir reçu la note de l’ANR qu’on lui reproche d’avoir conçue et transmise à la rédaction de Jeune Afrique, affirmait l’ONG. Selon notre enquête, le document a largement circulé dans les milieux sécuritaires, les chancelleries et les médias avant même que Stanis ou sa rédaction en aient connaissance. »

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Les différentes demandes de remise en liberté provisoire de Stanis Bujakera Tshiamala ont jusqu’à présent toutes été rejetées. Quant à la famille de Chérubin Okende, elle s’est dite ce jeudi 1er février « fatiguée » d’attendre les résultats de son autopsie et a finalement, selon son avocat, décidé de l’enterrer, près de sept mois après sa mort.

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