Présidentielle au Liberia : Tubman appelle au boycott du second tour

 L’opposant libérien Winston Tubman, adversaire de la chef de l’Etat sortante, Ellen Johnson Sirleaf au 2e tour de la présidentielle le 8 novembre, a appelé vendredi au boycott du scrutin et invité ses partisans à un rassemblement samedi au siège de son parti à Monrovia.

Winston Tubman, le 8 octobre 2011 à Monrovia au Liberia. © Issouf Sanogo/AFP

Winston Tubman, le 8 octobre 2011 à Monrovia au Liberia. © Issouf Sanogo/AFP

Publié le 5 novembre 2011 Lecture : 3 minutes.

 L’opposant Winston Tubman, adversaire de la chef de l’Etat sortante Ellen Johnson Sirleaf au 2e tour de la présidentielle libérienne, a appelé vendredi au boycott du scrutin et invité ses partisans à un rassemblement samedi au siège de son parti à Monrovia "pour la paix" et un scrutin "transparent".

"A quatre jours" du vote prévu mardi, "nous informons officiellement le peuple libérien et le monde que le Congrès pour le changement démocratique (CDC, son parti) ne peut pas participer au scrutin du 8 novembre. Nous appelons tous les partisans du CDC, tous les sympathisants et tous les Libériens à ne pas se rendre aux urnes le 8 novembre", a déclaré M. Tubman au cours d’une conférence de presse dans la capitale libérienne.

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Le gouvernement qui sera issu du scrutin de mardi n’aura "pas de mandat national à gouverner et ne sera pas reconnu par le CDC", a-t-il prévenu. "Nous appelons tous les partisans du CDC à se rendre au siège national du CDC à compter de demain, samedi 5 novembre. Nous organiserons une veille, une manifestation silencieuse nationale pour la paix et une élection transparente", a par ailleurs déclaré Winston Tubman, qui est soutenu par l’ex-star du football international George Weah, très populaire au Liberia.

Cette manifestation silencieuse "nous rappellera, à tous, l’énorme prix que les Libériens ont payé, dans le sang, pour nous permettre d’arriver à la démocratie et à la paix dont nous jouissons aujourd’hui", a-t-il expliqué, en référence aux guerres civiles qui, de 1989 à 2003, ont ravagé le pays et fait quelque 250.000 morts.

Winston Tubman, 70 ans, est arrivé deuxième au premier tour de la présidentielle organisé le 11 octobre, en même temps que des élections législatives et des sénatoriales partielles. Il a obtenu 32,7% des voix, devancé par Mme Sirleaf, élue en 2005, qui a recueilli 43,9% des suffrages. Pour le 2e tour, la présidente sortante, 73 ans, bénéficie du soutien de l’ex-chef de guerre Prince Johnson, classé troisième, et du juriste Charles Brumskine, quatrième.

Winston Tubman a dénoncé avec d’autres opposants des fraudes commises au premier tour, et obtenu la démission du président de la Commission électorale nationale (NEC), James Fromayan, qu’il rendait en partie coupable de ces fraudes supposées au profit de la présidente sortante. Il avait salué comme "un pas dans la bonne direction" le départ de M. Fromayan, mais avait jusqu’à vendredi maintenu le suspense en exigeant en échange de sa participation la restructuration de la NEC pour garantir un second tour "libre et transparent".

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M. Tubman a indiqué s’être rendu jeudi à Abuja, au Nigeria, où il a eu un entretien avec le président nigérian Goodluck Jonathan, également président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao, 15 pays). "Je le remercie pour le sérieux avec lequel il continue de traiter la situation électorale actuelle au Liberia. Je crois qu’on a eu des échanges francs, nous maintenons le contact", a-t-il affirmé.

Des Libériens craignent que l’absence de l’opposition au second tour de la présidentielle ne provoque des troubles dans le pays, encore hanté par le spectre des guerres civiles. En outre, l’attitude de mercenaires libériens et ivoiriens armés, rentrés récemment de Côte d’Ivoire où ils ont combattu pendant le conflit postélectoral, inquiète.

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La sécurité des élections libériennes est essentiellement assurée par les quelque 8.000 hommes la Mission de l’ONU au Liberia (Minul). Récemment, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé toutes les parties à "travailler ensemble" pour que le second tour puisse se dérouler dans de bonnes conditions.

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