Le Russe Viktor Bout reconnu coupable de trafic d’armes à New York

Le Russe Viktor Bout, considéré par les Etats-Unis comme un des plus grands marchands d’armes clandestins du monde, a été reconnu coupable mercredi à New York d’avoir voulu vendre un arsenal de fusils et missiles digne d’une armée et destiné à tuer des Américains.

Le Russe Viktor Bout a été reconnu coupable de trafic d’armes. © AFP

Le Russe Viktor Bout a été reconnu coupable de trafic d’armes. © AFP

Publié le 3 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Victor Bout, qui avait plaidé non coupable, va faire appel, a aussitôt annoncé son avocat. "Ce n’est absolument pas la fin de la procédure. Nous ferons appel", a déclaré Me Albert Dayan.

Viktor Bout, 44 ans, a été reconnu coupable par un jury fédéral de tous les chefs d’accusation qui pesaient contre lui. Il est passible d’une peine comprise entre 25 ans de prison et la perpétuité, qui sera connue le 8 février, a indiqué le juge Shira Scheindlin.

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Sa femme Alla a estimé que son mari avait été victime d’une machination politique. "Je ne pense qu’il s’agissait de justice. J’appellerais plutôt ça du nationalisme américain", a-t-elle déclaré à l’AFP en retenant ses larmes.

Le verdict est tombé moins d’un mois après l’ouverture du procès de l’ancien pilote de l’armée rouge, qui était accusé d’avoir essayé de vendre en 2008 un arsenal de fusils et de missiles à des agents secrets américains se faisant passer pour des guérilleros des FARC colombiennes.

Il avait été arrêté après avoir accepté, selon l’accusation, de vendre ces armes, que ces pseudo-guérilleros disaient vouloir utiliser pour abattre des hélicoptères américains aidant l’armée colombienne dans son combat contre les FARC. Selon ses avocats, Viktor Bout n’a jamais eu l’intention de vendre ces armes et souhaitait en fait vendre deux avions cargo à ses interlocuteurs.

"Comme l’ont montré les preuves pendant les débats, Viktor Bout était prêt à vendre un arsenal d’armes tel qu’il ferait envie à certains petits pays", a déclaré le procureur de Manhattan, Preet Bharara, dans un communiqué diffusé après l’annonce de la condamnation.

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Aucun traité international

Après son arrestation en 2008, Russes et Américains s’étaient livrés à un long bras de fer auprès des autorités thaïlandaises, avant que ces dernières ne finissent pas extrader Viktor Bout aux Etats-Unis l’an dernier.

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"Aujourd’hui, l’un des marchands d’armes les plus prolifiques du monde est reconnu responsable pour son passé sordide", s’est félicité le ministre de la Justice américain Eric Holder, dans un communiqué.

"Les activités de trafic d’armes de Viktor Bout et son soutien aux conflits armés ont été une source de préoccupation à travers le monde depuis des décennies. Aujourd’hui, il encourt la prison à perpétuité pour avoir tenté de vendre pour des millions de dollars d’armes aux terroristes dans le but de les utiliser pour tuer des Américains", a-t-il ajouté.

Au-delà des poursuites engagées par la justice américaine, Viktor Bout, qui a inspiré le personnage joué par Nicolas Cage dans le film "Lord of War" (Le seigneur de guerre) sorti en 2005, est soupçonné d’avoir utilisé une flotte d’avions cargo constituée après la fin de la guerre froide pour transporter des armes en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient.

Ayant utilisé au moins sept pseudonymes dans sa carrière et parlant plus de six langues, il est considéré par certains comme un ancien membre du renseignement militaire soviétique.

"Le jour où le trafiquant d’armes le plus connu du monde est mis hors d’état de nuire est à marquer d’une pierre blanche", a réagi Oistein Thorsen, de l’ONG Oxfam international, dans un communiqué.

"Il est néanmoins tragique de se dire que beaucoup d’autres trafiquants sans scrupules vont continuer à travailler parce qu’il n’y a pas de traité international régulant l’activité des vendeurs d’armes", a-t-il ajouté.

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