Libye : le Premier ministre doit former son gouvernement avant le 23 novembre

Le Conseil national de transition libyen (CNT) a chargé le technocrate Abdel Rahim al-Kibde former un gouvernement intérimaire d’ici le 23 novembre avec la lourde tâche de désarmer le pays et de remettre l’économie sur pied.

Abdel Rahim al-Kib le 31 octobre 2011 à Tripoli. © AFP

Abdel Rahim al-Kib le 31 octobre 2011 à Tripoli. © AFP

Publié le 1 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Ingénieur, universitaire et hommes d’affaires, M. Kib doit aussi faire face à une lutte de moins en moins feutrée entre les différents courants du CNT, issu de l’ancienne rébellion qui a mis fin au régime de 42 ans de Mouammar Kadhafi après un conflit armé dévastateur de huit mois.

M. Kib, la soixantaine, a été élu lundi au premier tour parmi cinq candidats après avoir recueilli 26 voix sur 51 votants du CNT. Il remplace Mahmoud Jibril, le chef démissionnaire de l’Exécutif précédent du CNT, qui fait office de gouvernement intérimaire.

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Selon la feuille de route annoncée par ce Conseil, il doit former son gouvernement au plus tard un mois après l’annonce de la libération de la Libye, proclamée officiellement le 23 octobre trois jours après la mort de Mouammar Kadhafi et la chute de son dernier bastion de Syrte.

Ce gouvernement aura principalement pour mission de préparer des élections constituantes dans un délai de huit mois maximum, suivies d’élections générales un an après au plus tard.

Le CNT, dirigé par Moustapha Abdeljalil, sera dissous après les élections constituantes et l’assemblée élue dirigera le pays jusqu’aux élections générales.

"Ni libéral, ni islamiste"

Le prédécesseur de M. Kib, le libéral Mahmoud Jibril, ne faisait pas l’unanimité au sein du CNT, influencé par différents courants islamistes. "Kib est un homme du milieu, ni libéral, ni islamiste", a indiqué à l’AFP un membre du CNT. Il dispose de plus de manoeuvre pour conduire son programme qui vise à désarmer le pays et relancer l’économie quasiment à l’arrêt malgré une timide relance de l’activité pétrolière, selon des responsables.

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"C’est un homme respecté avec une expérience qui lui permettra notamment de lancer la reconstruction du pays", a indiqué le membre du CNT.

Lors de sa première conférence de presse aussitôt après son élection, M. Kib a dit vouloir "bâtir une nation qui respecte les droits humains", tout en soulignant avoir "besoin de temps".

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Il a également rendu hommage aux combattants "révolutionnaires" ayant libéré le pays du joug de Mouammar Kadhafi, ajoutant que le démantèlement des milices armées serait traité "avec respect".

L’Italie a été le premier pays à réagir à son élection, le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini lui souhaitant "bon travail" "pour mener la nouvelle Libye vers la démocratie et la reprise économique".

La France, qui a été le premier pays à reconnaître le CNT en mars et été le fer de lance de l’opération internationale en Libye, a appelé à son tour M. Kib à engager la Libye "sur la voie de la réconciliation, de la reconstruction et de l’édification d’un Etat respectueux des droits de l’Homme".

L’élection de M. Kib est intervenue quelques heures après une visite du secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen en Libye, qui a marqué la fin de l’opération de l’Otan "Protecteur unifié" sept mois après les premiers bombardements de l’Alliance contre des positions des forces de Kadhafi.

"A minuit, un chapitre de l’histoire de l’Otan, couronné de succès, va s’achever. Mais vous devez commencer à écrire un nouveau chapitre de l’histoire de la Libye", avait lancé M. Rasmussen.

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