Somalie et Kenya annoncent une stratégie commune contre les shebab

Le Kenya et la Somalie ont appelé lundi à un soutien international pour un blocus du port de Kismayo (sud), fief des rebelles islamistes shebab contre lesquels les deux pays ont annoncé une stratégie commune.

Un policier kenyan après un attentat à Nairobi attribué aux islamistes des shebab, le 24 octobre © AFP

Un policier kenyan après un attentat à Nairobi attribué aux islamistes des shebab, le 24 octobre © AFP

Publié le 1 novembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Cet appel intervient alors que le Kenya est engagé depuis deux semaines dans une opération militaire dans le sud de la Somalie, et que ses troupes ont progressé vers Kismayo, sur l’Océan indien, dont le contrôle est crucial pour le financement des shebab.

Dans un communiqué commun, Nairobi et Mogadiscio ont demandé que "la communauté internationale assure toute la logistique et le financement nécessaire pour un blocus du port de Kismayo", à 250 km de la frontière kényane.

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Une flottille multi-nationale patrouille déjà au large de la Somalie pour notamment tenter de combattre les actes de piraterie, qui sont une menace contre les voies maritimes commerciales dans cette région stratégique.

Kismayo est à plus de 500 km au sud-ouest de Mogadiscio, siège du fragile gouvernement fédéral de transition, soutenu par l’Union Africaine qui a envoyé en Somalie une force militaire de plusieurs milliers de soldats.

Les deux pays voisins souhaitent également que "des troupes supplémentaires de (la force de l’Union africaine en Somalie) l’Amisom soient fournies pour être installées dans les zones libérées du sud de la Somalie".

Cette force de paix composée de 9.000 soldats ougandais et burundais est aujourd’hui cantonnée à Mogadiscio.

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"Ennemis communs"

Le communiqué, diffusé à l’issue d’une rencontre à Nairobi entre les Premiers ministres kényan Raila Odinga et somalien Abdiweli Mohamed Ali, qualifie les shebab "d’ennemis communs".

Il met fin à une période de tension entre les deux voisins, aprés les critiques, la semaine dernière, du président somalien Sharif Cheikh Ahmed contre l’intervention kényane.

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Cette offensive est désormais censée être coordonnée avec le gouvernement somalien via un comité conjoint, selon le communiqué.

L’armée kényane est entrée en Somalie le 14 octobre, selon son haut commandement, afin de neutraliser les shebab qui contrôlent la plus grande partie du sud et du centre de ce pays, livré à la guerre civile depuis vingt ans.

Nairobi accuse les shebab d’avoir violé son intégrité territoriale, notamment aprés les enlèvements de quatre Européennes dans le nord-est du Kenya, pour lesquels les shebab rejettent toute responsabilité.

Interrogé à propos d’un raid aérien kényan qui a touché un camp de déplacés dimanche dans le sud de la Somalie, le Premier ministre somalien a souligné la nécessité de "minimiser tout dommage collatéral" mais il a ajouté qu’"il arrivait des accidents".

Nouvelles menaces shebab

Au moins cinq personnes, dont trois enfants, ont été tués et près d’une cinquantaine blessés dimanche dans ce raid dans la ville de Jilib, contrôlée par les shebab, selon un bilan de Médecins sans frontières, qui avait une équipe sur place.

"Le Kenya a brutalement massacré des civils que les difficultés avaient déjà contraints à se déplacer (…) nous ferons en sorte que le Kenya soit encore plus endeuillé que nous", a déclaré à des journalistes un chef régional des shebab, Cheikh Abukar Ali Ada.

L’armée kényane a revendiqué avoir mené un raid aérien contre Jilib, mais elle affirme que cette attaque a tué 10 combattants shebab, à l’exclusion de toute victime civile.

Plusieurs témoignages sur place ont cependant confirmé qu’une des bombes lâchées par l’aviation kényane avait fait de nombreuses victimes civiles, dans ce camp d’environ 9.000 personnes, appelé Waberi, peuplé de familles ayant fui la famine qui sévit depuis plusieurs mois dans le sud somalien.

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