Le président namibien, Hage Geingob, s’est éteint à Windhoek

Figure de l’indépendance et ardent opposant au régime d’apartheid en Afrique du Sud, Hage Geingob est mort ce 4 février, à l’âge de 82 ans, dans la capitale namibienne, où il était soigné pour un cancer, a annoncé la présidence namibienne.

Le président namibien Hage Geingob est décédé le 4 février 2024, à 82 ans (ici à Pretoria, en 2019). © Michele Spatari / AFP

Le président namibien Hage Geingob est décédé le 4 février 2024, à 82 ans (ici à Pretoria, en 2019). © Michele Spatari / AFP

Publié le 4 février 2024 Lecture : 3 minutes.

Le président namibien, Hage Geingob, est décédé tôt ce dimanche 4 février 2024, à l’hôpital Lady Pohamba, à Windhoek, où il était hospitalisé. « C’est avec la plus grande tristesse et regret que je vous informe que notre bien-aimé Dr Hage G. Geingob, le président de la République de Namibie, est décédé aujourd’hui », a déclaré sur X le nouveau chef de l’État par intérim, Nangolo Mbumba, jusqu’alors vice-président.

« La nation namibienne a perdu un serviteur distingué du peuple, une icône de la lutte pour la libération, l’architecte en chef de notre Constitution et le pilier de notre maison namibienne, a déclaré Nangolo Mbumba. En ce moment de profonde tristesse, j’appelle la nation à rester calme et rassemblée », a-t-il ajouté.

la suite après cette publicité

En janvier, la présidence avait annoncé qu’un bilan médical de routine avait révélé la présence de « cellules cancéreuses » chez le chef de l’État et précisé qu’il allait suivre un « traitement approprié », tout en conservant ses fonctions. Hage Geingob avait déjà connu des problèmes de santé, y compris avant son arrivée au pouvoir. En 2013, il avait été opéré du cerveau. L’an dernier, il avait été opéré de l’aorte en Afrique du Sud.

Hage Geingob avait récemment pris position en soutenant la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice et condamné la position de l’Allemagne, ancienne puissance coloniale de la Namibie, qui a rejeté les accusations de « génocide » de Pretoria à l’encontre d’Israël.

« Un frère cher »

« Aujourd’hui, l’Afrique du Sud se joint au peuple de notre pays frère, la Namibie, pour pleurer le décès d’un dirigeant, patriote et ami de l’Afrique du Sud », a déclaré de son côté le président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Le président Geingob « était un vétéran de la libération de la Namibie du colonialisme et de l’apartheid. Il a également eu une grande influence dans la solidarité manifestée par le peuple namibien envers le peuple sud-africain afin que nous puissions être libres aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Le chef de l’État kényan, William Ruto, a salué sur X la mémoire d’un dirigeant qui a servi son peuple avec « dévouement ». « Il croyait en une Afrique unifiée et défendait fortement la voix et la visibilité du continent sur la scène mondiale », a ajouté le leader kényan.

la suite après cette publicité

La présidente tanzanienne, Samia Suluhu, s’est pour sa part déclarée, également sur X, « profondément attristée d’apprendre le décès du président Geingob, un frère cher, un vénérable panafricaniste et un grand ami de la Tanzanie ».

Militant pour l’indépendance

Né dans le nord de la Namibie en 1941, Hage Gottfried Geingob se lance dans le militantisme dès son plus jeune âge, réclamant la fin du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud, qui gouverne alors le territoire namibien, avant de s’exiler pendant près de trois décennies.

la suite après cette publicité

Aux États-Unis, il promeut ardemment l’indépendance de la Namibie et représente aux Nations unies et dans les Amériques le mouvement de libération locale, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), l’actuel parti au pouvoir.

En 1989, il revient en Namibie, un an avant l’accession de son pays à l’indépendance et sa première nomination en tant que Premier ministre. Il reste en poste pendant douze ans, un record de longévité en Namibie, avant de le devenir à nouveau en 2012.

Élu président en 2014 à la faveur d’un raz-de-marée électoral (87%), il voit son premier mandat entaché par une récession, un taux de chômage élevé et des accusations d’agissements malhonnêtes.

En 2019, des documents rendus publics par WikiLeaks laissent notamment entendre que des responsables gouvernementaux ont reçu des pots-de-vin d’une entreprise islandaise qui souhaitait s’assurer l’accès aux ressources halieutiques de la Namibie. Malgré la controverse, Hage Geingob remporte un deuxième mandat en 2019, recueillant toutefois moins de voix qu’auparavant (56%).

(Avec AFP)

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires