Somalie : un Américain d’origine somalienne auteur d’un attentat suicide

Un Américain d’origine somalienne a été un des deux kamikazes à l’origine d’une attaque islamiste contre une base militaire progouvernementale samedi à Mogadiscio, ont affirmé dimanche les islamistes shebab.

Des soldats de l’Union africaine, à Mogadiscio. © AFP

Des soldats de l’Union africaine, à Mogadiscio. © AFP

Publié le 30 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs radios somaliennes pro-shebab ont diffusé dimanche ce qu’elles affirment être les déclarations posthumes de cet homme, qui se présente sous le nom de Abdusalam Al-Muhajir.

Ce dernier affirme "s’être battu pendant les deux dernières années en Somalie et avoir finalement souhaité vouloir mourir en martyr". "Je suis un citoyen américain qui a grandi aux Etats-Unis après que mes parents m’eûrent emmené là-bas à l’âge de deux ans", poursuit-il.

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"Deux jeunes et braves combattants moudjahidines, dont un venu des Etats-Unis, ont mené l’attaque sainte qui a tué beaucoup d’ennemis hier (samedi)", a également affirmé un commandant shebab, Cheikh Mohamed Ibrahim, dimanche à l’AFP.

Les deux combattants shebab, qui avaient revêtu des uniformes de l’armée somalienne, ont déclenché les explosifs qu’ils portaient sur eux après avoir réussi à pénetrer dans l’enceinte d’une base hébergeant des soldats somaliens pro-gouvernementaux et des hommes de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).

"Bain de sang"

Deux soldats de l’Amisom ont été blessés dans cette attaque, selon le porte-parole de cette force, le major Paddy Ankunda. Les shebab ont affirmé de leur côté que l’attaque a fait 80 morts, assurant que les deux kamikazes étaient appuyés par un certain nombre d’autres combattants shebab qui ont provoqué "un bain de sang" dans la base militaire.

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Le bilan de cette attaque n’a pu être confirmé par une source indépendante.

L’attaque a visé une base installée près de l’ancienne usine métallurgique de Mogadiscio, en bordure de la "route industrielle" qui marque la limite nord du centre de Mogadiscio.

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Les shebab, qui contrôlent la plus grande partie du sud et du centre de la Somalie, ont été contraints de quitter la capitale Mogadiscio début août suite à une offensive pro-gouvernementale lancée en février. Ils mènent depuis des attaques ponctuelles, et ils ont perpétré le plus meurtrier attentat jamais commis à Mogadiscio, le 4 octobre contre un complexe ministériel (82 morts).

Minneapolis

Des dizaines de jeunes Américains, nés ou ayant grandi sur le sol américain, en particulier de familles somaliennes autour de Minneapolis (Minnesota, nord), ont quitté les Etats-Unis depuis quatre ans afin de rejoindre les shebab en Somalie, selon le ministère américain de la Justice.

Les shebab ont déjà diffusé des images d’un de ces combattants, Abou Mansour Al-Amriki, s’exprimant dans un anglais impeccable à l’accent américain.

Plusieurs de ces recrues ont déjà été tués au combat, dont en septembre 2010 un homme alors identifié comme Dahir Gurey Cheikh Ali Guled, également Américain d’origine somalienne.

Un groupe d’hommes a été condamné cette année aux Etats-Unis pour avoir recruté sur le sol américain et en particulier à Minneapolis des jeunes gens prêts à aller combattre aux côtés des shebab, une affaire surnommée "Opération Rhino" par les autorités américaines.

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