Le report de la présidentielle au Sénégal « préoccupe » l’UA
Par la voix du président de sa Commission, Moussa Faki Mahamat, l’Union africaine « encourage vivement toutes les forces politiques et sociales » à régler la crise actuelle par la concertation, tout en saluant le « modèle démocratique » sénégalais.
Après le report sine die de la présidentielle au Sénégal, c’est la « préoccupation » qui habite Moussa Faki Mahamat. Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) a appelé ce 5 février les Sénégalais à régler leur « différend politique par la concertation, l’entente et le dialogue ». Moussa Faki Mahamat demande aux autorités d’« organiser dans les meilleurs délais les élections, dans la transparence, la paix et la concorde nationale », dans un communiqué publié au matin sur le réseau social X (anciennement Twitter).
« Modèle démocratique »
Le président de la Commission de l’UA « encourage vivement toutes les forces politiques et sociales au règlement de tout différend politique par la concertation, l’entente et le dialogue civilisés, dans le strict respect des principes qui gouvernent l’État de droit dont le pays a une tradition historique enracinée ».
Il affirme avoir « appris le report des élections présidentielles en République du Sénégal avec préoccupation tant la situation politique dans ce pays où le modèle démocratique a toujours été salué avec haute appréciation ne saurait laisser aucun Africain indifférent ».
Moussa Faki Mahamat appelle également « les autorités nationales compétentes à organiser dans les meilleurs délais les élections, dans la transparence, la paix et la concorde nationale ».
Des opposants arrêtés
Depuis que le chef d’État sénégalais, Macky Sall, a annoncé, le 3 février, à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale, qu’il repoussait le scrutin – une première depuis 1963 –, le pays est en proie à des tensions et à des violences.
Des heurts ont éclaté le 4 février dans la capitale, Dakar, entre forces de sécurité et manifestants mobilisés à l’appel de l’opposition contre la décision du chef de l’État. Les forces de l’ordre ont procédé à de nombreuses arrestations, selon des opposants, et ont dispersé les manifestants à l’aide de grenades lacrymogènes.
L’opposante et ancienne Première ministre Aminata « Mimi » Touré, farouche adversaire de l’ajournement, a été arrêtée lors de l’un des rassemblements, a indiqué le député d’opposition Guy Marius Sagna. Une candidate à la présidentielle, Anta Babacar Ngom, aurait également été interpellée. Des images publiées sur les réseaux sociaux la montrent aux prises avec des membres des forces de sécurité.
(avec AFP)
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