Blinken de retour au Moyen-Orient, cinq mois après le début de la guerre Israël-Hamas
Le secrétaire d’État américain se rend d’abord en Arabie saoudite, puis au Qatar, en Égypte, en Israël et en Cisjordanie occupée pour discuter d’une trêve et des « besoins de la population palestinienne ».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive ce 5 février en Arabie saoudite pour encourager une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où combats et bombardements se poursuivent sans relâche. Il s’agit de la première étape de son cinquième voyage au Moyen-Orient depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Le chef de la diplomatie américaine doit également se rendre au Qatar, en Égypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.
Tout en disant continuer à soutenir « le droit d’Israël à se défendre », les États-Unis affichent une frustration croissante envers le gouvernement israélien. En Israël, Blinken fera ainsi pression afin d’accroître l’acheminement de nourriture, d’eau et de médicaments dans la bande de Gaza.
« Il s’agira de l’une de ses principales priorités lorsqu’il rencontrera le gouvernement israélien », a indiqué le 4 février le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, selon qui « les besoins de la population palestinienne sont au cœur de la démarche américaine ».
Une nouvelle trêve toujours en négociation
À Beyrouth, un responsable du Hamas, Oussama Hamdane, avait jugé le 3 février prématuré de parler d’un accord sur une trêve. Le projet élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien à Paris à la fin de janvier est « un accord-cadre qui a besoin d’être étudié » par le mouvement palestinien, classé organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, a-t-il dit.
Selon une source du Hamas, la proposition prévoit notamment une trêve de six semaines avec la libération de 35 à 40 otages en échange de 200 à 300 détenus palestiniens.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, exige un cessez-le-feu total. Ce que refuse Benyamin Netanyahou malgré la pression des familles des otages qui manifestent quasi quotidiennement pour demander la libération de leurs proches. Avant l’arrivée de Blinken, le Premier ministre a salué l’appui de ses « amis américains » dans la guerre, soulignant leur « soutien en termes d’armements, soutien pour les institutions internationales, envoi de troupes dans la région… ».
Bombardements continus sur Khan Younès
Alors que la guerre va entrer le 7 février dans son cinquième mois, l’armée israélienne a de nouveau bombardé le 4 février Khan Younès, dans le sud du territoire, où selon elle se cachent des responsables du mouvement islamiste palestinien. Elle a affirmé y avoir investi un complexe utilisé par le Hamas pour préparer l’attaque sanglante du 7 octobre. Il a, selon l’armée, servi de centre d’entraînement, avec des maquettes d’entrées de kibboutz, de bases militaires et de véhicules blindés israéliens.
Toujours selon l’armée, Mohammad Sinouar avait un bureau dans ce bâtiment. Ce haut commandant de la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, est le frère de Yahya Sinouar, le chef du mouvement islamiste dans la bande de Gaza et considéré comme le cerveau de l’attaque du 7 octobre.
La crainte d’une offensive sur Rafah
Selon un journaliste, des frappes aériennes ont également visé Rafah, plus au sud, touchant un jardin d’enfants, d’après le Hamas. Dans cette ville qui comptait 270 000 habitants avant la guerre s’entassent désormais selon l’ONU plus d’1,3 million de personnes ayant fui les combats qui ont dévasté le territoire assiégé. Les craintes s’amplifient face à une possible offensive militaire contre cette ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l’Égypte et où la situation humanitaire est désastreuse d’après les ONG.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a assuré que l’armée avait détruit la majorité des « bataillons » du Hamas. « La plupart de ceux qui restent sont dans le sud de la bande de Gaza et à Rafah, et on va s’en occuper », a-t-il ajouté. « La pression sur le Hamas fonctionne », a affirmé pour sa part le ministre de la Défense Yoav Gallant, après avoir assuré cette semaine que Rafah était le prochain objectif militaire.
Les combats au sol restent acharnés et l’armée a annoncé le 4 février la mort d’un soldat. Le bilan des pertes israéliennes s’établit à 225 militaires depuis le début de sa campagne terrestre à la fin d’octobre dans le nord du territoire palestinien.
Sur le front diplomatique, des tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, après celle d’une semaine à la fin de novembre. Une centaine d’otages retenus à Gaza avaient alors été échangés contre des Palestiniens détenus par Israël. Quelque 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre, selon Israël, et 132 otages sont toujours retenus à Gaza. Parmi eux, 27 ont été déclarés morts par l’armée.
Tensions régionales
Le nord d’Israël est aussi visé quotidiennement depuis la frontière avec le Liban, fief du Hezbollah libanais, l’un des alliés régionaux du Hamas.L’armée israélienne a indiqué le 4 février avoir détruit des sites – d’où, selon elle, le mouvement chiite avait lancé des missiles –, ainsi que des postes d’observation du Hezbollah dans le sud du Liban.
Les tensions continuent également en mer Rouge, où le trafic maritime est menacé par les rebelles yéménites Houthis, proches de l’Iran, qui se disent solidaires des Palestiniens de Gaza.
Le 4 février, l’armée américaine a annoncé avoir détruit, lors de raids aériens au Yémen, cinq missiles de croisière des Houthis, dont quatre étaient destinés à attaquer des navires et le cinquième des cibles terrestres.
(avec AFP)
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