Soudan du Sud : 75 morts lors d’une attaque lancée par des rebelles

Soixante-quinze personnes, dont 60 rebelles, ont été tuées samedi au Soudan du Sud, dans l’État pétrolier d’Unité, dans des combats ayant suivi une attaque lancée par une milice rebelle, a annoncé le ministre de l’Information de cet Etat (nord).

Un homme marche près de Mayom, au Soudan du Sud. © AFP

Un homme marche près de Mayom, au Soudan du Sud. © AFP

Publié le 30 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

"Il y a eu une attaque par une milice vers 05H00 ou 06H00 (02H00 ou 03H00 GMT) du matin dans le district de Mayom", a déclaré Gideon Gatpan Thoar, en ajoutant que la plupart des rebelles impliqués combattaient sous la bannière de l’Armée de libération du Soudan (SSLA).

Lors de l’attaque sur la ville de Mayom, 15 civils ont été tués et 18 blessés, selon M. Thoar qui a précisé que la majorité des victimes civiles avait été tuées alors qu’"elles couraient pour s’abriter".

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Quelque 60 rebelles ont ensuite été tués dans les combats avec les forces gouvernementales, qui ont duré environ une heure.

"Nous sommes en train de compter les corps, mais plus de 60 membres de la milice ont été tués et beaucoup plus blessés", a ajouté le ministre.

"Situation sous contrôle"

Parmi les morts figurent le chef rebelle Ruadheal Gatouech, selon M. Thoar.

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"La situation est sous le contrôle (des forces) du SPLA (ex-rebelles, au pouvoir, ndlr). Les rebelles sont encore en train d’être chassés", a-t-il déclaré à l’AFP sept heures après l’attaque.

Selon M. Thoar, la dernière grande attaque meurtrière dans l’Etat d’Unité remontait à début octobre quand une mine anti-char, enfouie vraisemblablement par un groupe rebelle, avait tué 20 passagers d’un bus.

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La SSLA avait prévenu vendredi qu’elle comptait mener une "résistance violente contre le régime du gouverneur (d’Unité) Taban Deng" et appelé les agences humanitaires à quitter pour des raisons de sécurité cet Etat pétrolier d’ici une semaine.

La SSLA accuse le gouverneur Deng d’avoir "violé les droits de civils innocents", et cite en particulier l’arrestation de femmes de commandants du groupe et le vol de plusieurs centaines de vaches, essentielles pour les dots.

En outre, le groupe assure que huit membres de la famille d’un commandant sont détenus dans des endroits inconnus et battus en "violation flagrante des lois internationales et de la Constitution de transition du Soudan du Sud".

M. Thoar a démenti, affirmant que "toutes ces allégations n’ont aucun fondement". Les rebelles "agissent dans le but d’interrompre le programme pacifique de désarmement et de s’emparer des armes des civils", a-t-il dit.

Selon lui, 1.000 armes ont déjà été collectées à travers ce programme, dont la moitié dans le district de Mayom.

Deux décennies de guerre civile

La SSLA est une faction dissidente de la milice de Peter Gadet, un ancien officier sudiste qui s’était retourné contre ses alliés désormais au pouvoir au Soudan du Sud, indépendant depuis le 9 juillet.

Début août, Peter Gadet a signé un cessez-le-feu inconditionnel, mais la SSLA a rejeté cet accord, estimant que le chef rebelle avait été corrompu par le gouvernement sud-soudanais.

Après deux décennies de guerre civile (1983-2005, 2 millions de morts), l’ONU et d’autres programmes de déminage affirment que de nouvelles mines ont été placées depuis le début de l’année au Soudan du Sud, où des combats entre l’armée et différents groupes rebelles ont fait des centaines de morts.

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