Libye : « contacts » du CPI avec Seif el-Islam, l’Otan met fin à sa mission

Le procureur de la Cour pénale internationale a assuré vendredi avoir des « contacts informels » avec Seif el-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, sur son éventuelle reddition, tandis que l’Otan a décidé de mettre fin à compter de lundi à son opération en Libye.

Seïf Al-Islam, fils du défunt colonel Kadhafi, le 23 août 2011 à Tripoli.

Seïf Al-Islam, fils du défunt colonel Kadhafi, le 23 août 2011 à Tripoli.

Publié le 29 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

"Le bureau du procureur lui a signifié très clairement que s’il se rendait à la CPI, il aurait le droit d’être entendu devant la cour, il sera innocent jusqu’à preuve du contraire", a déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo, cité dans un communiqué, affirmant avoir des "contacts informels" avec Seif Al-Islam "via des intermédiaires".

Fils du défunt leader Mouammar Kadhafi et recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité, à savoir meurtre et persécution, commis depuis le début de la révolte, à la mi-février, contre le régime de son père, Seif Al-Islam fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI et de notices rouges d’Interpol.

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La CPI pour garantir "justice, vérité et réparation"

Successeur officieux de son père, tué le 20 octobre à Syrte par des rebelles libyens et qui était lui aussi recherché par la CPI, Seif Al-Islam s’est rendu mardi à la frontière du Niger pour y chercher refuge, a affirmé un responsable touareg.

Le procureur Moreno-Ocampo a en outre ajouté avoir appris "par des voies informelles qu’un groupe de mercenaires avait offert de transférer Seif dans un Etat africain qui n’est pas un Etat partie au Statut de Rome", le traité fondateur de la CPI.

"Le bureau du procureur explore également les possibilités d’intercepter tout avion dans l’espace aérien d’un Etat partie pour procéder à une arrestation", a souligné le procureur argentin.

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Egalement visé par un mandat d’arrêt de la CPI, l’ex-chef des services secrets militaires libyens Abdallah Al-Senoussi serait passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes, selon des sources sécuritaires nigérienne et malienne.

"Le meurtre horrible de Mouammar Kadhafi la semaine passée souligne qu’il est urgent de s’assurer que son fils, Seif Al-Islam, soit remis rapidement à la CPI pour un procès équitable, à La Haye", a soutenu dans un communiqué Richard Dicker, de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch.

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Amnesty International a de son côté estimé que Seif Al-Islam "devait avoir la possibilité de se rendre à la CPI" pour garantir "justice, vérité et réparation" aux victimes des crimes dont il est accusé.

Fin de mission pour l’Otan

L’Otan a de son côté confirmé officiellement vendredi à Bruxelles qu’elle mettait fin à compter de lundi à son opération en Libye, se félicitant d’un succès "historique".

Mais les nouvelles autorités libyennes ont réaffirmé leur volonté de juger Seif Al-Islam sur leur territoire.

"Nous avons entièrement rempli le mandat historique des Nations unies de protéger le peuple de Libye, de faire appliquer une interdiction de vol et un embargo sur les armes", a déclaré le secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen, cité dans un communiqué.

L’opération "Protecteur unifié" est "l’une des plus réussies dans l’histoire de l’Otan", s’est félicité M. Rasmussen, tout en estimant que la victoire avait été remportée par le peuple libyen, qui peut maintenant "prendre son avenir en main fermement et en sécurité".

Pour le patron de l’Otan, les Libyens ont toutefois "encore beaucoup de travail à faire pour bâtir une nouvelle Libye fondée sur la réconciliation, les droits de l’homme et l’Etat de droit".

Le Conseil national de transition (CNT) avait demandé mercredi le maintien de l’Otan en Libye au moins "jusqu’à la fin de l’année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi, ses derniers fidèles constituaient une menace pour le pays.

M. Rasmussen a voulu rassurer les nouvelles autorités en affirmant que l’Otan pourrait "aider les Libyens à réformer les institutions de sécurité et de défense dont toutes les démocraties ont besoin pour rester libres et en sécurité".

L’Otan avait déjà pris le 21 octobre la décision, à titre provisoire, de la fin de son opération, sept mois après les premiers bombardements par les avions de l’alliance, et le Conseil de sécurité de l’ONU avait mis fin jeudi au mandat autorisant le recours à la force en Libye.

L’embargo sur les armes et les quelque 26.000 sorties aériennes de l’Otan, dont plus de 9.650 dans un but "offensif", ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l’alliance n’en avait pas officiellement fait un objectif.

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