Libye : les combats reprennent à Bani Walid

Les forces du CNT ont repris dimanche leur offensive sur le bastion Kadhafiste de Bani Walid. Les combats étaient suspendus depuis une semaine.

Les combattants du CNT ont lancé une nouvelle attaque à Bani Walid. © AFP

Les combattants du CNT ont lancé une nouvelle attaque à Bani Walid. © AFP

Publié le 16 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

Les combats à l’artillerie lourde ont repris dimanche à Bani Walid, l’un des derniers bastions du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi, dont les partisans ont lancé la veille une contre-attaque à Syrte, contraignant les forces du nouveau pouvoir libyen à se replier.

"Nous avons repris les combats et nous avons avancé du côté du front nord comme celui du sud", a déclaré à l’AFP Moussa Younès, chef des forces du Conseil national de transition libyen (CNT, ex-rébellion) à Bani Walid, à 170 km au sud-est de Tripoli, où les affrontements avaient été suspendus il y a une semaine. Un commandant de la ville de Zawiyah, dont les forces sont postées au sud de Bani Walid, a indiqué que l’attaque avait lieu à l’artillerie lourde.

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Les forces du CNT assiègent depuis plus d’un mois l’oasis de Bani Walid, où sont retranchés 1.500 pro-Kadhafi, selon le CNT. Les combats avaient été suspendus il y a une semaine par les commandants du CNT pour préparer une nouvelle offensive et mettre de l’ordre dans les rangs après un énorme cafouillage meurtrier le 9 octobre.

Manque de coordination

Faute de coordination entre des brigades venues des quatre coins de l’Ouest libyen, les pro-CNT avaient dû abandonner l’aéroport de Bani Walid qu’ils venaient de prendre, enregistrant 17 morts et plus de 80 blessés dans leurs rangs.

Sur un autre front, à Syrte, ville-symbole à 360 km à l’est de Tripoli, les forces du CNT ont dû reculer de deux kilomètres samedi, après une violente contre-attaque surprise des partisans du colonel Kadhafi, en fuite depuis la chute de son QG à Tripoli le 23 août.

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Les pro-Kadhafi, tirant aux roquettes et à l’artillerie lourde, ont délogé les combattants du CNT de leurs positions à la lisière de deux quartiers, "Dollar" et "N°2", que ces derniers avaient atteints vendredi soir. "La résistance dans les deux quartiers est forte, nous pensons qu’il y a quatre à cinq personnes importantes à l’intérieur", a estimé samedi un chef des opérations sur le front Est, Wassim ben Hamaibi.

"Nous sommes sûrs que (un des fils de Kadhafi) Mootassem et (le ministre de la Défense) Aboubakr Younès Jaber sont à l’intérieur", a-t-il ajouté. "Nous voulons les capturer vivants pour qu’ils passent devant la justice, plutôt que de les tuer, c’est pour cela que nous ne nous engageons pas dans une attaque massive".

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Mootassem est-il à Syrte?

Des informations contradictoires circulent régulièrement parmi les forces du CNT sur la présence de proches de M. Kadhafi à Syrte et Bani Walid. Mercredi, la capture de Mootassem Kadhafi à Syrte avait été annoncée, avant d’être finalement démentie. Dimanche, sur le front Ouest, à une position avancée des pro-CNT, trois chars et des batteries anti-aériennes tiraient en direction du quartier "N° 2", où des snipers répliquaient sporadiquement, selon une journaliste de l’AFP.

"Quelques tireurs embusqués peuvent stopper une armée. Ils sont très professionnels. Ils tirent dans le coeur, la tête, la poitrine", a déclaré un commandant de blindé de Benghazi, Salem Ahmed.

"Nous bombardons (le quartier) avec des chars et des batteries anti-aériennes et ensuite nous enverrons nos troupes dans les rues", peut-être dans l’après-midi ou lundi, a-t-il ajouté, en précisant qu’ils tiendraient leurs positions pendant la nuit en "dormant derrière leurs chars". En dehors des positions où les pro-CNT tiraient, les rues, qui grouillaient les jours précédents de pick-ups équipés d’artillerie lourde, étaient désertes dimanche.

Le front Est était également calme, avec seuls quelques bombardements et tirs sporadiques qui provenaient des pro-CNT, selon un autre reporter de l’AFP. Le CNT attend la chute de Syrte, région d’origine de Mouammar Kadhafi, pour proclamer la "libération totale" du pays et former un gouvernement chargé de gérer la transition.

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