Blinken au Moyen-Orient, vers un cinquième mois de guerre Israël-Hamas

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken poursuit sa tournée au Moyen-Orient pour tenter d’imposer une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, qui s’apprête à entrer dans son cinquième mois.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’envole pour le Caire à l’aéroport international King Khalid de Riyad, le 6 février 2024. © Mark Schiefelbein / POOL / AFP

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’envole pour le Caire à l’aéroport international King Khalid de Riyad, le 6 février 2024. © Mark Schiefelbein / POOL / AFP

Publié le 6 février 2024 Lecture : 3 minutes.

Le chef de la diplomatie américaine a entamé le 5 février en Arabie saoudite une cinquième tournée régionale depuis le début de la guerre. Ce 6 février, il fait route vers l’Égypte puis gagnera en fin de journée le Qatar, deux pays médiateurs aux côtés de Washington, avant de se rendre en Israël et en Cisjordanie occupée.

En marge des tractations diplomatiques, les raids se poursuivent à Gaza, où le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 99 morts entre le 5 et le 6 février, et de frappes aériennes et de tirs d’artillerie dans les secteurs de Rafah et Khan Younès. L’armée israélienne a indiqué être engagée dans des « combats rapprochés » à Khan Younès, la grande ville du territoire, qui abrite, selon Israël, des responsables du mouvement islamiste palestinien. Le chef du Hamas pour Gaza, Yahya Sinouar, originaire de Khan Younès, est « en fuite » et se déplace « de cachette en cachette », a affirmé le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

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Au cours des 24 dernières heures, des frappes ont aussi visé Rafah, à l’extrême sud du territoire, une ville qui comptait 270 000 habitants avant la guerre, mais où s’entassent à présent dans des conditions désespérées plus de 1,3 million de personnes ayant fui les combats, selon l’ONU.

La ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l’Égypte, pourrait être le prochain objectif d’Israël qui affirme vouloir « anéantir » le mouvement islamiste, classé organisation terroriste les États-Unis et l’Union européenne.

Au cours de sa nouvelle tournée dans la région, Antony Blinken soutient le projet des médiateurs qataris, américains et égyptiens élaboré à Paris fin janvier et qui doit encore être approuvé par le Hamas et Israël. Selon une source du Hamas, la proposition prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

Or le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, exige un cessez-le-feu total. Israël de son côté continue d’affirmer qu’il ne mettra fin définitivement à son offensive qu’une fois le mouvement islamiste éliminé et les otages libérés. « Le Hamas a des exigences que nous n’accepterons pas », a déclaré lundi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

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Propagation régionale

En Israël, le secrétaire d’État américain doit également insister sur l’urgence de laisser entrer l’aide dans la bande de Gaza, assiégée et plongée dans une crise humanitaire majeure après quatre mois de guerre. Cette crise est particulièrement aiguë dans le secteur de Rafah, où s’entasse désormais la moitié de la population de Gaza rejointe chaque jour par des milliers d’autres personnes fuyant les combats.

Selon l’ONU, les nouveaux arrivés à Rafah ne disposent plus que de 1,5 à 2 litres d’eau chacun par jour pour boire, cuisiner et se laver, et les cas de diarrhée chronique chez les enfants montent en flèche. Ajoutant à la détresse, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a vu des pays donateurs, dont les États-Unis, suspendre leur financement après des accusations d’Israël selon lesquelles 12 de ses employés ont participé à l’attaque du 7 octobre.

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Le conflit à Gaza s’est aussi propagé dans la région avec des tensions entre d’un côté Israël et ses alliés et de l’autre l’Iran et son « axe de la résistance » qui comprend, outre le Hamas, le Hezbollah libanais, des milices irakiennes et les Houthis yéménites.

Les États-Unis ont mené la semaine dernière des frappes contre des sites en Syrie et trois en Irak, visant les Gardiens de la Révolution islamique, armée idéologique de l’Iran, et des groupes armés pro-iraniens, selon Washington. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur ces frappes, la secrétaire générale adjointe pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo à appeler les États à « coopérer activement » pour « empêcher une nouvelle escalade ».

Mais dans la nuit, la société de sécurité Ambrey a fait état d’un tir de drone ayant légèrement endommagé un cargo britannique en mer Rouge. Et Washington a annoncé des frappes contre les rebelles Houthis qui ciblent depuis des semaines le trafic maritime dans cette voie stratégique en « solidarité » à Gaza.

(Avec AFP)

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