Présidentielle au Liberia : le camp d’Ellen Johnson Sirleaf entend bien participer au second tour

Le Parti de l’unité (UP) de la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf, a annoncer vouloir participer au second tour de l’élection présidentielle au Liberia, prévue le 8 novembre. Le camp présidentiel ignore ainsi le rejet des résultats par 9 partis d’opposition.

Le parti d’Ellen Johnson Sirleaf veut participer au second tour. © AFP

Le parti d’Ellen Johnson Sirleaf veut participer au second tour. © AFP

Publié le 16 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

Le rejet par l’opposition des résultats du premier tour de la présidentielle au Liberia plaçant en tête la dirigeante sortante Ellen Sirleaf Johnson suscitait dimanche de graves inquiétudes dans ce pays où une longue guerre civile a fait 250.000 morts.

Un dirigeant du Parti de l’unité (UP) de Mme Sirleaf a admis que la première présidente élue d’Afrique en 2005 et prix Nobel de la paix 2011, ne pouvait plus obtenir la majorité absolue qui lui permettrait de l’emporter au 1er tour, organisé le 11 octobre en même temps que des législatives et des sénatoriales.

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Le camp présidentiel entend aller à un second tour, prévu le 8 novembre, en dépit du rejet des résultats par 9 partis d’opposition, dont ceux de Winston Tubman, arrivé 2ème, et de l’ex-chef de guerre Prince Johnson, 3ème, qui ont dénoncé des "fraudes" et annoncé leur retrait du processus électoral.

Pour le Parti de l’unité, "il y aura un second tour"

"Si l’opposition veut boycotter le processus, cela ne l’arrêtera pas. Nous allons continuer", a déclaré Musa Bility, directeur de campagne du parti présidentiel. "Pour nous il y aura un second tour", même si M. Tubman et son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), "veulent se retirer".

Les derniers chiffres donnés samedi par la Commission électorale nationale (NEC), portant sur un peu plus de 71% de bulletins dépouillés, plaçaient Mme Sirleaf en tête de la présidentielle avec 44,6% des voix, devant Winston Tubman (31,4%) et Prince Johnson (11,2%). La participation était d’environ 70% des 1,8 millions d’électeurs inscrits.

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La décision de l’opposition de ne pas reconnaître ces résultats suscitait de graves inquiétudes au Liberia où l’on craint une reprise des violences dans ce pays de quatre millions d’habitants où le spectre de 14 ans de guerres civiles (1989-2003) hante encore les esprits.

A Monrovia, de nouveaux dispositifs de sécurité (barrières, patrouilles, contrôles) ont été mis en place par la Mission de l’ONU au Liberia (Minul), composée de quelque 8.000 hommes, pour éviter des débordements avant un rassemblement de l’opposition prévu dimanche.

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Les frontières terrestres fermées

L’ONU s’inquiète en particulier de l’attitude de mercenaires libériens et ivoiriens ayant combattu en Côte d’Ivoire lors du conflit qui a suivi le second tour de la présidentielle de novembre 2010 dans ce pays voisin, et qui sont rentrés au Liberia avec des armes.

Les frontières terrestres avec les trois voisins- Côte d’Ivoire, Guinée et Sierra-Leone – ont été fermées samedi jusqu’à nouvel ordre. De nombreux habitants de la capitale ont en outre fait provision de nourriture et autres produits de base craignant que ce rejet des résultats par l’opposition ne provoque des incidents. "Mon mari et moi nous sommes ici pour acheter assez de nourriture pour quand ils commenceront leurs absurdités", a affirmé Martha Kwee, habitante de la capitale en train de faire ses provisions au marché.

Des pasteurs et des imams dirigeaient depuis samedi des prières pour la paix dans les églises, temples et mosquées de la ville. "Nous prions pour notre nation", a déclaré un pasteur évangélique, Joseph Gbedia. "Nous traversons une période très très difficile, la déclaration faite par l’opposition est très inquiétante", selon lui.

"Ce qu’a fait l’opposition hier (samedi) n’est pas un bon signe pour cette Nation", a également estimé un imam, Mamadi Kamara.
Les nombreux observateurs internationaux qui ont surveillé les scrutins du 11 octobre avaient tous salué leur caractère pacifique et la mobilisation d’électeurs qui, par leur vote massif, avaient exprimé leur volonté de ne plus connaître la guerre.

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