Libye : les États-Unis à la recherche des armes de Kadhafi
Pour éviter la dispersion des armes du régime déchu de Mouammar Kadhafi, l’administration américaine a dépéché 14 experts en Libye. Une cinquantaine d’autres suivront bientôt.
Les États-Unis ont déployé une équipe de 14 experts en Libye et s’apprêtent à en envoyer une cinquantaine d’autres pour retrouver les armes du régime déchu du colonel Mouammar Kadhafi et éviter leur dispersion, a affirmé vendredi un membre du gouvernement américain à Bruxelles.
La menace représentée par les missiles sol-air et les roquettes portables "nous préoccupe fortement et nous faisons tous les efforts" pour éviter leur dissémination, a indiqué Andrew Shapiro, sous-secrétaire d’Etat chargé des Affaires militaires.
"Nous savons que des groupes terroristes ont exprimé leur intérêt à acquérir ces armes", a-t-il ajouté. "Si elles tombent entre de mauvaises mains, elles peuvent représenter une menace pour l’aviation civile", selon lui.
Les États-Unis ont décidé de financer à hauteur d’environ 30 millions de dollars le programme destiné à aider les nouvelles autorités libyennes à sécuriser les stocks d’armes, a-t-il précisé à des journalistes.
M. Shapiro était à Bruxelles pour des discussions à ce sujet avec des responsables de l’Otan et de l’Union européenne. "Nous saluons les contributions additionnelles de nos partenaires", a-t-il indiqué, en précisant que Londres a donné son accord pour envoyer des experts."Il y a un large consensus quant à l’urgence de cette menace et à la nécessité de prendre des actions urgentes pour y faire face", selon le sous-secrétaire au département d’Etat.
La peur d’une destabilisation de tout le Sahel
Le régime de Mouammar Kadhafi aurait acquis quelque 20.000 missiles SAM-7, des armes de technologie russe militairement obsolètes mais relativement faciles à déplacer et à manier. M. Shapiro a indiqué ne pas être en mesure d’évaluer le nombre d’armes disparues mais a affirmé que "des milliers avaient été détruites", notamment par les bombardements des avions participant à l’opération de l’Otan.
Les experts anti-terroristes redoutent en particulier que certaines de ces armes ne soient tombées dans les mains de groupes comme Al-Qaïda au Maghreb (Aqmi) ou n’alimentent les conflits en cours au Sahel.
"La possibilité que ces armes puissent traverser les frontières est une grande source d’inquiétude", a indiqué M. Shapiro, en précisant que des discussions à ce sujet étaient en cours avec les pays voisins de la Libye.
Le secrétaire-général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait récemment indiqué que la question des stocks d’armes relevait du Conseil national de transition, "comme l’a dit clairement la résolution du Conseil de sécurité" sur la Libye. Le CNT "doit s’assurer que les armes soient sécurisées, contrôlées ou détruites", avait-il ajouté.
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