Présidentielle au Liberia : près de la moitié des bureaux de vote confirment l’avance d’Ellen Johnson Sirleaf

Les résultats de 50,3% des bureaux de vote ont été communiqués par la commission électorale. Avec 45,4% des suffrages exprimés, contre 29,5 pour son adversaire Winston Tubman, la présidente sortante Ellen Johnson Sirleaf accroît sont avance et se rapproche de la barre des 50% synonyme de victoire au premier tour de l’élection présidentielle au Liberia.

Près de 50% des bureaux de vote ont été dépouillés. © AFP

Près de 50% des bureaux de vote ont été dépouillés. © AFP

Publié le 15 octobre 2011 Lecture : 3 minutes.

La chef de l’Etat sortante du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, Nobel de la paix 2011, était en en tête au premier tour de la présidentielle devant l’opposant Winston Tubman, selon les résultats de 50,3% des bureaux de vote qui ne permettent cependant pas d’annoncer ou exclure un 2e tour.

La Commission électorale nationale (NEC) a annoncé vendredi les résultats de 2.242 des 4.457 bureaux de vote (50,3% des bureaux), qui placent en tête Mme Sirleaf avec 45,4% des suffrages valablement exprimés, suivie de M. Tubman, qui recueille 29,5% des voix.

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Ces chiffres partiels portent sur 585.179 bulletins dépouillés et validés (44.096 ont été invalidés), et ils ne permettent immédiatement de dire si les électeurs (près de 1,8 million de Libériens) devront départager Mme Sirleaf et M. Tubman lors d’un second tour.

Pour emporter la présidentielle au premier tour, un candidat doit obtenir la majorité absolue (50% plus une voix). Dans le cas contraire, les deux mieux placés disputent un second tour qui, en cas de besoin, sera organisé le 8 novembre, d’après un calendrier prévisionnel de la NEC.

Selon les résultats partiels de la NEC, l’ex-chef de guerre et actuel sénateur Prince Johnson obtient 11,4% des voix, une troisième place qui ferait de lui le "faiseur de roi" d’un éventuel second tour.

La présidentielle a été organisée le 11 octobre, en même temps que des législatives et des sénatoriales. Le taux de participation dans les bureaux dont les bulletins ont été comptés est légèrement au-dessus de 70%, et confirme la forte mobilisation constatée le jour du vote.

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Des résultats officieux collectés par le Groupe de surveillance des médias du Liberia à partir d’informations de presse confirmaient ceux de la NEC, qui a jusqu’au 26 octobre pour proclamer les résultats définitifs.

Interrogé par l’AFP sur les premières tendances, Prince Johnson a déclaré qu’il prendrait son temps pour décider qui soutenir lors d’un éventuel second tour. "Je ne veux pas me précipiter, c’est ma carte maîtresse", a-t-il dit.

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Devenu sénateur de la région de Nimba (nord), Prince Johnson s’était rendu tristement célèbre en 1990 lorsqu’il s’était laissé filmer en train de boire une bière en regardant ses hommes torturer à mort l’ex-président Samuel Doe, dont le décès avait entraîné le déclenchement de la première guerre civile au Liberia.

Le pays a connu deux guerres civiles, de 1989 à 2003, qui ont fait quelque 250.000 morts et des centaines de milliers de blessés, en détruisant ses infrastructures et son économie du pays. Le chômage atteint encore aujourd’hui 80% de la population active et la majorité des Libériens vivent dans l’extrême pauvreté.

Première présidente élue d’Afrique en 2005, très appréciée par la communauté internationale qui l’a beaucoup aidée depuis 2006, Ellen Johnson Sirleaf, 72 ans, est en revanche critiquée chez elle. Ses opposants lui reprochent d’avoir échoué à endiguer la pauvreté et à réconcilier le pays, mais aussi d’avoir été partie prenante à la guerre civile en ayant soutenu l’ex-chef de guerre Charles Taylor à ses débuts.

Winston Tubman, 70 ans, économiste et diplomate, avait vivement réagi à l’attribution du prix Nobel de la paix à Mme Sirleaf quatre jours avant les élections, parlant de prix "inacceptable", "non mérité", "provocateur".

Les observateurs internationaux qui ont surveillé les élections ont tous salué leur caractère pacifique et la forte mobilisation des Libériens.

Ceux du Centre Carter ont toutefois indiqué avoir reçu plusieurs plaintes des partis d’opposition dénonçant "la mauvaise utilisation de moyens de l’Etat" en faveur de la formation de Mme Sirleaf, le Parti de l’Unité (UP).

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a mis en garde vendredi la classe politique libérienne: "le recours à la violence ne sera pas toléré", a-t-il déclaré, indiquant que son bureau surveillait "de près les développements liés aux élections" au Liberia et qu’il portait "une grande attention aux actions et déclarations de la classe politique, et en particulier des candidats à la présidentielle, même après les élections".

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