Libye : le QG de Mouammar Kadhafi, nouveau lieu de promenade pour les Tripolitains

Bab al-Aziziya, l’ancien camp retranché de Mouammar Kadhafi qui inspirait la peur, est aujourd’hui un lieu de visite pour les Tripolitains qui viennent se promener dans les ruines.

Des Libyens dans l’ancien camp retranché de Mouammar Kadhafi à Bab al-Azizya, le 27 septembre 2011 © AFP

Des Libyens dans l’ancien camp retranché de Mouammar Kadhafi à Bab al-Azizya, le 27 septembre 2011 © AFP

Publié le 1 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Un mur vert surmonté de tourelles et de barbelé entoure le site qui s’étend sur 6 km2 dans le sud de Tripoli et fut pendant des décennies le QG de Mouammar Kadhafi.

Selon les Tripolitains, l’endroit était tellement redouté que quand ils passaient devant en voiture, les conversations s’arrêtaient et les passagers n’osaient même pas tourner la tête dans sa direction.

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D’abord bombardée par l’Otan à plusieurs reprises, Bab al-Aziziya est tombée aux mains des combattants dépendant du Conseil national de transition (CNT) à l’issue de combats féroces le 23 août.

Beaucoup pensaient alors que le colonel Kadhafi s’y trouvait, mais il avait déjà disparu et reste introuvable.

Quelques semaines plus tard, des centaines de Libyens y affluent tous les jours pour enfin voir ce que cachaient ces murs.

"Ouvert à tout le monde"

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"Nous avons toujours été terrorisés par cet endroit, avant, jamais personne n’aurait voulu y entrer", raconte Esra Kamel, une étudiante de 22 ans visitant le site avec sa tante. "Maintenant il est ouvert à tout le monde. C’est incroyable".

Un dédale de rues desservent des dizaines de bâtiments, dont la résidence privée de Mouammar Kadhafi, un hôpital privé et les logements pour son cortège de gardes du corps.

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La plupart de ces bâtiments sont maintenant à l’état de ruines, lourdement endommagés au cours des combats puis rasés et pillés. Les murs sont couverts de graffitis en arabe et en français, proclamant "Libye libre!" ou "Kadhafi: les jeux sont faits".

Le sol est jonché de verre brisé, de gravats au milieu desquels traînent des pages arrachées du "Livre vert", le manifeste politique de l’ex-Guide, datant de 1975. Les visiteurs entrent dans des pièces sombres, ramassent des cartouches.

Dans les jardins luxuriants, plantés d’immenses palmiers, le gazon a été labouré par les voitures qui maintenant y circulent dans tous les sens. Les lourdes portes métalliques donnant accès aux bunkers et tunnels -qui courent apparemment sur des km sous terre- sont béantes.

"Il faudrait tout détruire"

Des enfants jouent dans les ruines de la maison de Mouammar Kadhafi bombardée par des avions américains en 1986 et qui avait été gardée en l’état par l’ex-leader comme symbole de sa résistance.

Devant le bâtiment, une immense sculpture représentant un poing en or écrasant un avion de chasse américain a été démolie par les combattants pro-CNT quand ils sont entrés sur le site.

"C’est vraiment étrange d’être là, c’était un endroit tellement secret", dit Mohammed Fathi Mousba, venu avec ses filles de 3 et 4 ans. "J’ai amené mes filles pour leur montrer combien tout avait changé. J’espère que plus jamais nous n’aurons un autre Kadhafi", explique-t-il.

Mais beaucoup de ces visiteurs espèrent voir le site rasé à terme.

"Il faudrait tout détruire et le transformer en parc", dit Kamel.

"Il faudrait en faire un jardin pour tous les Libyens", propose Abdelmajid Khafaji, 39 ans. "Kadhafi est parti, Bab al-Aziziya devrait partir aussi".

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