Le PDP ambitionne de devenir le premier parti de Tunisie
Ancien opposant et fondateur du Parti démocrate progressiste (PDP, centre), Ahmed Nejib Chebbi ambitionne de faire de sa formation le premier parti en Tunisie, devant les islamistes d’Ennahda porteurs, selon lui, « d’un projet d’Etat idéologique ».
Fondé en 1983, le PDP a longtemps été dans l’opposition légale à Zine El Abidine Ben Ali, et se présente comme une formation "centriste sociale", attirant notamment de nombreux hommes d’affaires.
"Aujourd’hui en Tunisie, il y a cent partis, mais deux grands courants: les islamistes d’Ennahda et le courant démocratique, qui comprend le PDP et trois ou quatre autres formations", estime M. Chebbi dans un entretien à l’AFP.
"Devenir le premier parti"
"Ennahda est aujourd’hui crédité de quelque 20% des suffrages. Mais le jeu reste totalement ouvert, plus de la moitié des Tunisiens étant indécis. Nous avons l’ambition de passer devant les islamistes et de devenir le premier parti", souligne-t-il.
Mais en cas de victoire des islamistes, "je m’inclinerai devant les résultats du vote. Le peuple souverain a le droit de se tromper", souligne M. Chebbi, qui exclut "à titre personnel" de participer à un gouvernement d’union nationale avec Ennahda.
Les Tunisiens sont appelés à élire le 23 octobre une assemblée constituante qui sera chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le pays, neuf mois après la fuite de l’ex président Ben Ali, chassé du pouvoir par un soulèvement sans précédent.
Le PDP axe sa campagne sur "deux grands axes": création d’emploi et développement des régions intérieures du pays.
Priorité au social
"La révolution est partie d’un fait social", rappelle M. Chebbi, alors que la Tunisie a officiellement un taux de chômage de 19% (contre 14% en 2010).
Le PDP prône une politique d’investissements publics massifs, de soutien aux PME, et vise le doublement des investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie en assouplissant les textes les régissant.
En matière sociale, il plaide pour une "fiscalité équitable", notamment par la création d’une "TVA solidaire", et préconise la revalorisation du salaire minimum à 308 dinars nets mensuels (environ 154 euros) contre 286 actuellement.
Le projet de Constitution défendu par M. Chebbi prévoit un régime présidentiel avec élection du président au suffrage universel pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois, et l’impossibilité de dissoudre le parlement.
Pour M. Chebbi, l’élection de l’assemblée constituante "est un premier pas vers des élections générales" législatives et présidentielle. A 67 ans, il "n’exclut pas" de briguer un jour la magistrature suprême.
Jouissant de moyens financiers confortables –les contributions de sympathisants ou adhérents, selon M. Chebbi–, le PDP a déjà dépensé "des centaines de milliers de dinars" dans des campagnes de publicité audiovisuelle et d’affichage. Et ne décolère pas contre la décision de l’Instance supérieure indépendante pour les élections d’interdire la publicité politique jusqu’au démarrage officiel de la campagne, le 1er octobre.
"C’est un nivellement par le bas. La Tunisie a besoin d’une relève politique et les grands partis doivent pouvoir se faire connaître", martèle M. Chebbi, dont la formation a également bataillé contre un décret sur le financement politique des partis.
Le PDP est poursuivi en justice avec un autre parti, l’UPL, et la chaîne de télévision privée Nessma, pour n’avoir pas respecté l’interdiction de la publicité politique, entrée en vigueur le 12 septembre.
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