Nigeria : un proche de l’ex-chef de Boko Haram tué par des hommes armés
Un proche de l’ex-chef de la secte islamiste Boko Haram a été tué samedi par des hommes armés, deux jours après une rencontre avec l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo destinée à mettre un terme aux attaques de ce groupe, a indiqué une source militaire.
D’autre part, le groupe islamiste a menacé de tuer M. Obasanjo et tous ceux qui ont participé à cette réunion, dans un message attribué au groupe islamiste envoyé samedi soir à plusieurs médias, dont l’AFP.
Boko Haram avait revendiqué l’attentat contre le siège de l’ONU perpétré à Abuja, qui a fait au moins 23 morts le 26 août dernier.
"Nous avons été informés du meurtre de Babakura Fugu par des hommes armés inconnus. Nous n’avons procédé à aucune arrestation mais l’enquête sur ce meurtre a commencé", a déclaré à l’AFP le lieutenant-colonel Hassan Mohammed sur cet incident survenu à Maiduguri (nord-est).
Fugu était un beau-frère de Mohammed Yusuf, qui avait été capturé au cours d’une opération militaire à Maiduguri visant à éradiquer le soulèvement du groupe en 2009. La police avait ensuite affirmé que Yusuf avait été tué alors qu’il tentait de s’enfuir.
Fugu avait participé jeudi à une réunion avec l’ex-président Obasanjo, qui a rencontré des membres de la famille de Mohammed Yusuf en vue de dissuader ses adeptes de poursuivre leurs attaques.
Un habitant de Maiduguri qui vit dans le même quartier que Fugu a déclaré samedi à l’AFP que des hommes armés étaient arrivés devant la maison de ce dernier à bord d’une voiture. "Deux hommes armés sont sortis d’une voiture devant sa maison et lui ont tiré dessus", a déclaré cet habitant, Mustapha.
Fugu "est mort sur le coup et son corps est en train d’être préparé pour les funérailles", a-t-il ajouté.
Obasanjo menacé de mort par Boko Haram
Environ une heure après le meurtre, un message a été envoyé à des médias, présenté comme émanant de Boko Haram et menaçant de tuer M. Obasanjo et tous ceux qui ont participé à la réunion de jeudi.
"C’est pour informer les Nigérians que les jours d’Obasanjo et de ses adeptes, y compris (le militant pour les droits de l’homme) Shehu Sani, sont comptés", selon les termes du message.
Olusegun Obasanjo, président du Nigeria entre 1999 et 2007, exerce toujours une grande influence dans ce pays le plus peuplé d’Afrique. Il s’est rendu à Maiduguri pour cette rencontre.
La réunion a eu lieu dans l’ancien fief de la secte dans cette ville qui comptait une mosquée détruite par des militaires au cours de l’assaut mené par l’armée en 2009.
"Ca a été une discussion ouverte et franche au cours de laquelle il (M. Obasanjo) a cherché à comprendre ce qui s’était passé il y a deux ans et comment mettre fin à la violence que les meurtres de 2009 ont précipité", avait déclaré jeudi Babakura Fugu. Il avait ajouté que des membres de Boko Haram avaient participé à la rencontre.
Inquiétude
Shehu Sani, un influent militant des droits de l’Homme basé dans le nord du Nigeria, avait déclaré avoir aidé à la tenue de cette rencontre et y avoir participé.
Samedi, M. Sani s’est déclaré "très choqué et triste" après l’annonce de la mort du beau-frère de Yusuf et les nouvelles menaces proférées par les Boko Haram, un groupe islamiste violent qui a revendiqué l’attentat ainsi que de nombreuses attaques dans le passé.
"La menace de tuer Obasanjo et ceux qui ont aidé à la tenue de cette réunion avec la famille du défunt Yusuf, y compris moi-même, est regrettable et risque de rendre impossible tout dialogue entre Boko Haram et le gouvernement", a-t-il dit. "Elle envoie à tous ceux qui veulent travailler à la paix le message qu’ils seront tués".
M. Obasanjo n’était pas joignable dans l’immédiat.
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