Tibhirine : un émissaire français avait vu le ravisseur en chef, selon la presse

Un émissaire français se serait rendu jusqu’au PC de Djamel Zitouni, chef du Groupe Islamique Armé (GIA), auteur présumé du rapt et de l’assassinat en 1996 des moines de Tibhirine, en Algérie, pour négocier leur libération, affirme dimanche le quotidien El-Watan.

Les tombes de trois des 7 moines de Tibéhirine assassinés en 1996. © AFP

Les tombes de trois des 7 moines de Tibéhirine assassinés en 1996. © AFP

Publié le 18 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Cet article, fondé sur des "révélations" de repentis et des documents français rendus publics, est publié peu après la parution en France d’un nouvel ouvrage sur cette affaire "Le crime de Tibhirine" du journaliste Jean-Baptiste Rivoire qui met de nouveau en cause la sécurité militaire algérienne dans la tragédie.

Repentis

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Dans l’article d’El-Watan, l’accent est mis sur les Français qui auraient eu un comportement "trouble" en affirmant notamment qu’ils ne négociaient pas avec les ravisseurs.

Selon le journal, des repentis qui semblent "s’être exprimés pour la première fois sur le sujet" ont "confirmé que la France avait joué la carte des négociations avec Djamel Zitouni (chef du GIA, tué depuis), en envoyant un émissaire jusque dans son PC".

Des contacts sont établis entre l’ambassade de France et les preneurs d’otages et un émissaire s’est déplacé pour rencontrer ces derniers, selon la même source.

"le sort des moines était scellé"

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Sur place, l’émissaire a exigé de voir les moines "avec lesquels il s’est entretenu pendant dix minutes", selon le témoignage d’un repenti. Mais le Français "portait une montre un peu bizarre". En la lui enlevant, son guide "a découvert une puce de géo-localisation".

Le journal écrit que "le sort des moines était scellé, dans une large part, dès le retour de l’émissaire des autorités françaises du PC de Djamel Zitouni".

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Les otages auraient été détenus d’abord sur les hauteurs de Bougara, dans la région de Blida non loin d’Alger, selon les dires de repentis. Puis les moines ont été déplacés un peu plus loin vers Tala Ser/Essaouiai, au bas d’une colline désertique.

Ces lieux de détention avaient déjà été précisés dans un des documents du renseignement français déclassifiés en mars dernier.

Les moines ont été assassinés vers le 20 mai, soit plus de 50 jours après leur enlèvement, le 27 mars du monastère cistercien, situé à 90 km d’Alger.

Cette affaire, objet de plusieurs livres déjà, empoisonne les relations déjà difficiles entre la France et l’Algérie.

Le monastère de Tibhirine à vocation humanitaire et agricole continue de travailler avec les habitants des alentours. Il dispose désormais d’un site www.monastere-tibhirine.org/ où son histoire et ses activités sont expliquées avec appel à des dons.

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