Au Sénégal, appel à la manifestation contre le report de la présidentielle

L’opposition a appelé les Sénégalais à défiler ce vendredi, à Dakar, contre le report de l’élection présidentielle annoncé par Macky Sall. Jusqu’alors, la mobilisation s’est à peine matérialisé ailleurs que sur les réseaux sociaux.

Des membres de la société civile et des chefs religieux donnent une conférence de presse au siège de la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS) à Dakar, le 8 février 2024. © Seyllou / AFP

Des membres de la société civile et des chefs religieux donnent une conférence de presse au siège de la Fédération des associations féminines du Sénégal (FAFS) à Dakar, le 8 février 2024. © Seyllou / AFP

Publié le 9 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Les Sénégalais sont appelés à se mobiliser ce vendredi 9 février contre le report de la présidentielle au cours d’une journée test du rapport de forces entre le pouvoir du président Macky Sall, la société civile et l’opposition.

Un nouveau collectif de groupes citoyens et religieux et d’organisations professionnelles a demandé aux fidèles de se rendre à la grande prière musulmane hebdomadaire en tout début d’après-midi vêtus de blanc et des couleurs nationales. Des messages circulant largement sur les réseaux sociaux appellent par ailleurs les Dakarois à manifester à partir de 15 heures sur la vaste place de la Nation, à quelques kilomètres du centre de la capitale.

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Les initiateurs de cet appel ne sont pas identifiés. Mais des candidats à la présidentielle initialement prévue le 25 février et reportée à la dernière minute au 15 décembre, comme Anta Babacar Ngom et Thierno Alassane Sall, ont dit leur intention d’aller manifester.

Une première depuis 1960

La journée donnera une mesure de la force de la contestation contre la décision, sans précédent depuis l’indépendance en 1960, de repousser la présidentielle de 10 mois. Elle a soulevé une indignation largement partagée sur les réseaux sociaux. L’opposition crie au « coup d’État constitutionnel ». Elle soupçonne une manigance pour éviter la défaite du candidat du camp présidentiel, voire pour maintenir le président Sall à la tête du pays encore plusieurs années.

Mais le choc s’est à peine matérialisé ailleurs que sur les réseaux sociaux. Des tentatives de manifestations ont été réprimées et des dizaines de personnes interpellées. Les autorités n’ont fourni publiquement aucune indication de la réponse prévue au rassemblement annoncé place de la Nation.

De telles manifestations sont soumises à un régime d’autorisation, et rien n’indique qu’une demande ait été déposée. Les autorités ont communément interdit de telles manifestations et empêché leur tenue ces dernières années. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021 lors de différents épisodes de contestation.

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Appel au débrayage

Les syndicats de l’éducation au sein du collectif Aar Sunu Election (« Protégeons notre élection ») ont par ailleurs appelé à un débrayage dans les écoles vendredi en milieu de matinée. Le collectif demande aux chrétiens de s’habiller en blanc à la prière du dimanche et prévoit une manifestation le 13 février. Le collectif a insisté sur sa volonté de protester pacifiquement et de garder son indépendance. Une douzaine de candidats opposés au changement de calendrier, sur les 20 retenus par le Conseil constitutionnel, ont exprimé leur souhait d’une convergence avec la société civile.

(Avec AFP)

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