Rwanda – France : arrivée à Paris du président Kagamé
Le président rwandais Paul Kagamé est arrivé dimanche à Paris, où il doit rencontrer la diaspora rwandaise, avant de s’entretenir lundi avec son homologue Nicolas Sarkozy pour sa première visite officielle en France depuis le génocide de 1994.
Le président Paul Kagamé est arrivé à l’aéroport de Roissy-Charles-de Gaulle dimanche, peu avant 16h00, pour la première visite officielle en France d’un chef d’Etat rwandais depuis le génocide de 1994, a-t-on appris de sources aéroportuaires.
Accueilli au pavillon de réception par David Douillet, ministre des Français de l’étranger, a-t-on précisé de mêmes sources, le président rwandais doit rencontrer dans l’après-midi en Seine-Saint-Denis des membres de la diaspora rwandaise et déjeuner lundi avec le président Nicolas Sarkozy.
Paris et Kigali ont affiché leur désir de rebâtir une relation abîmée, mettant en avant la relance de partenariats économiques.
La visite de trois jours en France du président rwandais a pour but de rebâtir une relation toujours marquée par le contentieux autour du rôle joué par la France avant et pendant les massacres. Elle répond à celle du président français Nicolas Sarkozy à Kigali en février 2010.
M. Sarkozy avait alors reconnu une "forme d’aveuglement" de la France pour n’avoir pas "vu la dimension génocidaire" du régime rwandais hutu que Paris soutenait à l’époque, et dont les éléments extrémistes allaient orchestrer le massacre de plus de 800.000 personnes, en grande majorité d’origine tutsi, entre avril et juin 1994.
Ces propos avaient été salués par le régime de Paul Kagamé, issu de la guérilla du Front patriotique rwandais (FPR) qui a pris le pouvoir en juillet 1994.
Partenariat économique
"L’entretien des présidents Kagamé et Sarkozy sera consacré au développement du partenariat entre nos deux pays et à l’approfondissement de notre coopération" a indiqué l’Elysée samedi en ajoutant que "les principaux dossiers régionaux et internationaux seront également évoqués".
La venue de M. Kagamé, censée parachever la réconciliation, fait cependant grincer des dents en France, notamment chez les militaires.
Kigali a longtemps accusé les militaires français de complicité de crimes de génocide en ayant, sous couvert de l’opération Turquoise déployée en juin 1994, permis la fuite de milliers de génocidaires hutus, protégés de l’avancée du FPR par l’établissement d’une zone humanitaire.
Fait rare, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, poste qu’il occupait en 1994, sera en déplacement dans le Pacifique au moment de la visite de Paul Kagamé.
Kigali attend des investissements français plus importants au Rwanda, dans l’énergie, les infrastructures et le tourisme. M. Kagamé concluera ainsi sa visite mardi par une rencontre avec le patronat français.
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