Au Sénégal, un étudiant tué dans des manifestations à Saint-Louis
Un étudiant a été tué vendredi 9 février à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, lors de manifestations contre le report de l’élection présidentielle.
Des manifestations contre le report de l’élection présidentielle et le pouvoir du président Macky Sall ont eu lieu vendredi à Dakar ainsi que dans plusieurs villes du pays, notamment à Saint-Louis, dans le nord du pays, où un étudiant en deuxième année de licence de géographie, Alpha Yoro Tounkara, a été tué.
« Il était non seulement un brillant étudiant, mais aussi un camarade aimé et respecté. Sa présence chaleureuse et son enthousiasme contagieux manqueront à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître », écrit Cheikh Ahmadou Bamba Diouf, président du club de géographie de l’université Gaston Berger, où le jeune homme étudiait. Sa mort a été confirmée par un employé de l’hôpital régional. Aucun bilan n’a pour l’heure été communiqué par les autorités.
Des manifestations sur tout le territoire
Cette mobilisation sur l’ensemble du territoire sénégalais est la première grande contestation d’ampleur depuis le report du scrutin présidentiel initialement prévu le 25 février, qui a ouvert une grave crise politique et plongé le pays dans une période d’incertitude.
Le report de la présidentielle de 10 mois a soulevé une indignation largement partagée sur les réseaux sociaux. L’opposition crie au « coup d’État constitutionnel » et soupçonne une manigance pour éviter la défaite du candidat du camp présidentiel. Un collectif de 14 candidats de l’opposition a déposé vendredi un recours devant la Cour suprême. Les tentatives de manifestations depuis l’annonce du report ont été réprimées et des dizaines de personnes interpellées.
Une nouvelle manifestation prévue mardi
Le collectif Aar Sunu Election (« Protégeons notre élection »), qui prévoit une autre manifestation mardi, a insisté sur sa volonté de protester pacifiquement. Une douzaine de candidats opposés au changement de calendrier, sur les 20 retenus par le Conseil constitutionnel, ont exprimé leur souhait d’une convergence avec la société civile.
Le président Macky Sall a décrété samedi dernier le report de la présidentielle, trois semaines seulement avant l’échéance, en pleine bagarre politique sur les candidatures retenues ou écartées pour le scrutin. L’Assemblée nationale a approuvé lundi un ajournement au 15 décembre, avec les voix du camp présidentiel et les partisans de Karim Wade, candidat du PDS recalé.
Elle a aussi voté le maintien de Macky Sall au pouvoir jusqu’à la prise de fonctions de son successeur, vraisemblablement début 2025. Son deuxième mandat expirait officiellement le 2 avril. Après avoir entretenu le doute pendant des mois, il a répété à différentes reprises, et encore mercredi soir, l’engagement pris en 2023 de ne pas se représenter.
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