Gaza : Israël libère deux otages dans une offensive sur Rafah, malgré l’avertissement du Hamas
Toujours en négociation avec le mouvement palestinien pour la libération des otages détenus dans la bande de Gaza depuis le 7-Octobre, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a estimé que seule la poursuite de la pression militaire » jusqu’à la « victoire » permettra d’atteindre cet objectif.
Pour Israël, il semble importer peu que le Hamas a prévenu, le 11 février, qu’une offensive sur Rafah « torpillerait » tout accord pour une libération des otages encore détenus à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023. Tel-Aviv a annoncé tôt le 12 février avoir libéré deux otages détenus dans la ville du sud de Gaza, ultime cible affichée par Tsahal, dans le cadre d’une vaste opération nocturne ayant fait une centaine de morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans ce territoire palestinien.
Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été libérés lors d’une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l’armée, le Shin Beth (Sécurité intérieure) et la police israélienne, ont indiqué ces services, précisant que le Premier ministre Benyamin Netanyahou et d’autres responsables avaient suivi le déroulé de cette opération depuis la salle de contrôle.
Les forces israéliennes ont fait irruption « avec des explosifs » dans un bâtiment de Rafah où étaient détenus ces otages, a indiqué l’armée. « Une fusillade a eu lieu et il y a eu des tirs depuis des bâtiments voisins. L’armée de l’air a mené des frappes. De nombreux terroristes ont été tués ainsi qu’un de nos soldats », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de son côté « d’environ 100 morts » dans une « attaque », incluant des frappes contre de nombreux bâtiments.
Les deux otages, ayant la nationalité israélienne et argentine et enlevés au kibboutz Nir Yitzhak, ont ensuite été héliportés à l’hôpital Sheba, situé à Ramat Gan, près de Tel-Aviv, où ils « sont dans un état stable », a assuré Arnon Afek, le directeur de l’établissement. Dans un post sur X (anciennement Twitter), le bureau du président argentin Javier Milei a exprimé « sa gratitude » à l’armée israélienne pour la libération des otages. Avant la libération des deux derniers otages, Israël estimait que 132 étaient toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.
Tsahal va « poursuivre sa pression militaire »
Benyamin Netanyahou a ordonné la semaine dernière à son armée de préparer une offensive sur Rafah, à frontière avec l’Égypte, où se masse actuellement 1,4 million de Palestiniens, soit plus de la moitié de la population de Gaza, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale. La grande majorité des habitants y ont trouvé refuge ces derniers mois pour tenter d’échapper aux combats et aux bombardements dans le reste du territoire.
« Nous allons continuer à agir de toutes les façons possibles pour rapatrier les otages », a déclaré le président israélien Issac Herzog, malgré l’avertissement du Hamas concernant une telle offensive.
Dans un communiqué diffusé le 12 février, Netanyahou a estimé que « seule la poursuite de la pression militaire, jusqu’à la victoire complète, aboutira à la libération de tous nos otages. Nous ne manquerons aucune opportunité de les ramener à la maison ». « Je salue nos courageux guerriers pour l’action audacieuse qui a conduit à leur libération », a-t-il ajouté.
Joe Biden appelle Israël à « garantir la sécurité » des civils palestiniens
Le président américain Joe Biden a exhorté le Premier ministre israélien, lors d’un entretien téléphonique le 11 février, à « garantir la sécurité » de la population palestinienne avant une offensive sur Rafah. Plusieurs États ont mis en garde contre une « catastrophe humanitaire » en cas d’assaut sur la ville surpeuplée.
« La victoire est à portée de main », a déclaré sur la chaîne américaine ABC News Benjamin Netanyahu, qualifiant Rafah de « dernier bastion » du Hamas. Israël assurera « un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter » la ville, a-t-il ajouté, sans préciser où les civils pourraient se réfugier.
« Je ne sais pas où nous irons » en cas d’offensive sur Rafah, a témoigné Farah Mohammad, qui avait fui la ville de Gaza, dans le nord du territoire. « Il n’y a plus d’endroit pour fuir », dit cette mère de famille de 39 ans, qui a perdu tout contact avec son mari depuis un mois.
« Dans les conditions actuelles », Washington « ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population », a indiqué un haut responsable de l’administration américaine, soulignant que la population civile n’a « nulle part où aller ».
(avec AFP)
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