Dans l’ouest du Cameroun, un attentat à la bombe fait un mort
Les autorités soupçonnent les séparatistes de la minorité anglophone, qui combattent l’armée depuis sept ans, d’en être les auteurs.
L’attentat est survenu deux heures après le passage d’une parade d’écoliers, à l’occasion de la fête nationale du 11 février, qui commémore également le référendum de 1961. Dans la localité de Nkambe, un « engin explosif improvisé dissimulé dans un point de vente de denrées alimentaires a explosé non loin de la place des Fêtes deux heures après la parade », a précisé la CRTV, radio-télévision d’État.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des enfants en uniformes scolaires bleus courir dans tous les sens et des personnes secourant des adultes blessés. « On dénombre près d’une quarantaine de blessés, dont quatre graves, et un décès », a déclaré à la CRTV Adolphe Lele Lafrique, le gouverneur de la région du Nord-Ouest, qui n’a donné aucune précision sur les identités des victimes mais a assuré que « trois suspects ont été arrêtés ».
« Les premiers soupçons vont vers les séparatistes », a commenté la CRTV. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone, sont le théâtre, depuis fin 2016, d’un conflit sanglant entre des mouvements armés qui en réclament l’indépendance et des forces de l’ordre massivement déployées par le président Paul Biya.
Rapts et exécutions
Les rebelles comme l’armée sont régulièrement accusés par les ONG internationales de commettre des crimes contre les civils, principales victimes de ce conflit. Les attentats commis avec des engins artisanaux généralement de faible puissance ne sont pas rares.
Mardi, un sous-préfet et quatre de ses collaborateurs avaient été kidnappés par des séparatistes alors qu’ils se rendaient à Nkambe, et seul le haut fonctionnaire avait réussi à s’enfuir, récupéré par l’armée. Mais les corps du policier chargé de sa protection et de son chauffeur, exécutés par balles, ont été retrouvés.
Les nombreux groupes rebelles séparatistes se livrent fréquemment à des enlèvements de civils, y compris de fonctionnaires. Ils exécutent parfois leurs otages en les accusant de « collaborer » avec l’État mais la plupart sont libérés, le plus souvent contre des rançons.
Les rebelles, comme l’armée et la police, sont régulièrement accusés par les ONG nationales et internationales de crimes et exactions contre les civils : les premiers visent principalement des francophones accusés de « collaborer » avec Yaoundé, les seconds se livrent à des expéditions punitives contre ceux qu’ils accusent de sympathiser avec les séparatistes.
Ce conflit latent a éclaté fin 2016. Mi-janvier, l’ONG Human Rights Watch (HRW) estimait qu’« au moins 6 000 civils ont été tués par les forces gouvernementales et les combattants séparatistes » en plus de sept ans de conflit.
(avec AFP)
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