Présidentielle au Sénégal : Karim Wade au centre du jeu
Depuis le Qatar, où il est exilé depuis huit ans, Karim Wade a été l’un des éléments déclencheurs de la crise politique ouverte au Sénégal par le report de la présidentielle. L’analyse de François Soudan.
Le report de la présidentielle au 15 décembre prochain provoque des tensions sans cesse croissantes au Sénégal. Depuis le vendredi 9 février, au moins trois personnes ont été tuées dans des heurts entre forces de l’ordre et manifestants protestant contre le glissement électoral.
Sur la scène internationale, la décision de Macky Sall est très critiquée, notamment par les États-Unis : l’administration Biden juge notamment que le vote par l’Assemblée nationale du report de l’élection, qui s’est déroulé sans les députés de l’opposition qui ont été expulsés manu militari de l’hémicycle, n’est « pas légitime ».
Alliance contre-nature
Au cœur de cette crise politique : le cas de Karim Wade. « S’il est un bénéficiaire, pour le moment, de la crise électorale sénégalaise, c’est bien Karim Wade. Après avoir vu sa candidature invalidée pour cause de renonciation hors délai à sa double nationalité, il est désormais quasiment certain de pouvoir concourir à la présidentielle du 15 décembre, à condition, évidemment, qu’elle se tienne à cette date », analyse François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, au micro de de Catherine Potet, pour « La Semaine de JA », sur RFI.
Le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade semble avoir scellé, avec la majorité présidentielle, une forme d’alliance aussi inattendue que contre-nature, « dont la première conséquence est la grande fragilisation de la candidature du propre dauphin désigné de Macky Sall, Amadou Ba ».
« La Semaine de JA » est à retrouver chaque dimanche sur les ondes de RFI.
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