Macky Sall interpellé par les universitaires, la mobilisation gagne les campus sénégalais
Alors qu’une nouvelle marche contre le report de la présidentielle au Sénégal est prévue ce 13 février, le Collectif des universitaires pour la démocratie lance un mouvement de mobilisation, tandis que les huit universités du pays observent une grève très suivie.
« Monsieur le président, le samedi 3 février, vous avez décidé d’abroger le décret portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle. Le lundi 5 février, les députés de la majorité ont reporté la date de cette élection de dix mois », liste le professeur Jean-Louis Corréa, enseignant en droit à l’Université numérique Cheikh-Hamidou-Kane. « Ces actes constituent une atteinte extrêmement grave aux droits et libertés des citoyens et citoyennes et, par conséquent, à la stabilité politique et sociale du Sénégal, qui a pourtant toujours été un exemple de démocratie en Afrique », lui répond la professeure Mame Penda Ba, enseignante en droit et sciences politiques à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis.
Dans les universités, « tout est bloqué »
Dans une vidéo en forme de lettre ouverte au président de la République, une demi-douzaine d’enseignants des universités publiques du Sénégal interpellent Macky Sall, et lui réclament « la cessation de toutes les formes de violations de notre Loi fondamentale, des normes communautaires et des droits et libertés ».
Les membres du Collectif des universitaires pour la démocratie (CUD), un groupe né au lendemain de l’annonce du report du scrutin qui compte aujourd’hui plus de 200 membres, « s’engagent à mener la lutte aux côtés de toutes les forces vives de la nation et veulent saisir cette occasion pour appeler à la mise en place d’un Front républicain regroupant tous les organismes investis dans le combat ». Leur objectif ? « Le respect du calendrier républicain et le départ du président Macky Sall de la tête du pays dès le 3 avril prochain, comme le prévoit la Constitution. »
Les enseignants de l’université publique sénégalaise se mobilisent également sur le front syndical. Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a lancé un appel à la grève pour « exiger la lumière » sur le décès d’un étudiant de Saint-Louis, qui fait partie des trois jeunes tués depuis vendredi 9 février lors des heurts entre forces de l’ordre et manifestants. « Le mot d’ordre de grève est largement suivi au niveau national. Tout est à l’arrêt », a assuré à l’AFP David Célestin Faye, secrétaire général du Saes.
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