Des gardes du corps de Paul Biya à nouveau condamnés par la justice suisse

La justice suisse a confirmé la culpabilité de six gardes du corps de Paul Biya. Ils avaient agressé un journaliste de la Radio-télévision suisse (RTS) en 2019, en marge d’une manifestation hostile au président camerounais devant l’Hôtel Intercontinental de Genève.

La sécurité du président camerounais à Genève © FABRICE COFFRINI / AFP)

La sécurité du président camerounais à Genève © FABRICE COFFRINI / AFP)

Publié le 13 février 2024 Lecture : 1 minute.

Les gardes du corps de Paul Biya, jugés par la Chambre pénale d’appel et de révision de Genève, ont écopé de peines pécuniaires, avec sursis. Ce sont les mêmes que celles qui leur avaient été infligées en première instance par le tribunal de police, « sauf pour l’un des prévenus », a confié à la Radio-télévision Suisse (RTS) Robert Assaël, l’avocat de l’un des agents de sécurité.

La pression des « anti-sardinards »

Le procureur avait initialement requis des peines de prison, également avec sursis, d’au moins trois mois, mais les juges se sont montrés plus cléments. L’avocat des gardes du corps a plaidé le fait que ses clients avaient agi dans un contexte trouble et pour la sécurité du président camerounais. Ils bénéficiaient pour cela de l’immunité lié à la position de chef de l’État de Paul Biya. Cependant, le tribunal a rejeté cette vision des faits.

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Il a estimé que les agents de sécurité n’avaient pas agi dans le cadre strict de la sécurité du président camerounais et ne pouvaient donc bénéficier de cette protection légale. Le journaliste suisse avait été agressé alors qu’il rapportait un rassemblement de la Brigade anti-sardinards (BAS), mouvement majoritairement issu de la diaspora et opposé à Paul Biya, devant l’Hôtel Intercontinental, un établissement de luxe que le chef de l’État fréquente régulièrement.

Durant l’incident, la victime avait été immobilisée et légèrement blessée tandis que les gardes du corps confisquaient plusieurs de ses effets personnels, y compris son téléphone. Le ministère suisse des Affaires étrangères avait dénoncé l’incident comme étant « inacceptable » et convoqué l’ambassadeur du Cameroun à Berne, afin de lui rappeler l’importance fondamentale du respect de la liberté de la presse.

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