Pour les Comores, la fin du droit du sol à Mayotte remet en question l’appartenance à la France

Les Comores revendiquent l’île, restée dans le giron français après l’indépendance de l’archipel en 1975.

Dans la ville d’Itsandra, aux Comores, le 15 janvier 2024. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Dans la ville d’Itsandra, aux Comores, le 15 janvier 2024. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP

Publié le 14 février 2024 Lecture : 1 minute.

Le projet du gouvernement français de supprimer le droit du sol à Mayotte, département français d’outre-mer, pour endiguer l’immigration illégale, en majorité en provenance de l’archipel voisin des Comores, pourrait remettre en question « la soi-disant appartenance de l’île de Mayotte à la France », selon le gouvernement comorien.

« On est en droit de se demander si la volonté affichée de supprimer le droit du sol à Mayotte ne serait pas, enfin, le début d’une remise en question de la soi-disant appartenance de l’île de Mayotte à la France », a estimé dans un communiqué diffusé tard, mardi 13 février, le ministère comorien des Affaires étrangères.

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Paris a annoncé dimanche une prochaine révision constitutionnelle très décriée par les partis de gauche, visant à supprimer le droit du sol dans le département français de l’océan Indien, confronté à une grave crise migratoire ainsi qu’à un climat social et sécuritaire explosif. « Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français », a résumé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Tensions entre Paris et Moroni

Mayotte compte 310 000 habitants, selon l’office de statistiques français – un chiffre largement sous-estimé, selon la Chambre régionale des comptes –, dont 48% d’immigrés comoriens et d’autres pays africains.

La plupart arrivent clandestinement sur le territoire français à bord de barques de pêche depuis l’île comorienne d’Anjouan, distante de seulement 70 km. Beaucoup s’installent ensuite dans des « bangas » (cases) insalubres des bidonvilles.

La mesure prévue par le gouvernement français, circonscrite au territoire de Mayotte, « remet en question l’histoire de la France et des principes qui fondent la République », estiment les Comores, qui revendiquent l’île restée dans le giron français quand, en 1975, Moroni a choisi l’indépendance.

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Cette situation nourrit les tensions entre Paris et Moroni, maintenue selon les Comores « au mépris du droit international et des résolutions pertinentes de l’ONU ». « Les Comores ne cesseront jamais de revendiquer Mayotte », a martelé le ministère comorien des Affaires étrangères dans son communiqué.

(Avec AFP)

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