Libye : deux ans après avoir libéré al-Megrahi, l’Écosse exlique sa décision

Le gouvernement écossais s’est expliqué samedi sur sa décision controversée de libérer il y a exactement deux ans le seul condamné dans l’attentat de Lockerbie, ce dernier, qui ne devait survivre que trois mois à un cancer de la prostate, vivant toujours en Libye après un retour triomphal.

Abdelbaset al-Megrahi entouré de médecins le 9 septembre 2009 à Tripoli. © AFP

Abdelbaset al-Megrahi entouré de médecins le 9 septembre 2009 à Tripoli. © AFP

Publié le 20 août 2011 Lecture : 2 minutes.

L’explosion d’un avion de la Pan Am au dessus de la petite ville écossaise de Lockerbie avait fait 270 morts, pour la plupart des Américains, en décembre 1988. Abdelbaset al-Megrahi, condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans l’attentat, avait été libéré pour des raisons humanitaires le 20 août 2009, après que des médecins eurent diagnostiqué un cancer de la prostate en phase terminale qui ne lui aurait laissé que trois mois à vivre.

La décision prise à l’époque, sur la base d’un rapport médical, par le ministre écossais de la justice Kenny MacAskill avait soulevé une vague d’indignation parmi les familles des victimes et les hommes politiques dont le président américain Barack Obama. Selon un porte-parole du Premier ministre écossais Alex Salmond, la décision de libérer Abdelbaset al-Megrahi a été prise de bonne foi, ainsi que plusieurs juges de haut rang des juridictions américaines, britanniques et écossaises l’ont confirmé.

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Pronostic "raisonnable"

"Deux ans d’enquête intense, sous trois juridictions, ont justifié la position du ministre de la justice de libérer al-Megrahi pour des raisons humanitaires exclusivement, sur la base de la loi écossaise (…) et des rapports du gouverneur de la prison et du directeur du service de santé des prisons le Dr Andrew Fraser – qui ont tous été publiés", a-t-il précisé.

Le seul rapport médical rendu public sur la santé d’al-Megrahi (en photo ci-contre avec Mouammar Kadhafi en juin 1975 à Tripoli, © AFP), celui du docteur Fraser, avait jugé le pronostic de trois mois d’espérance de vie "raisonnable" tout en précisant qu’il était "impossible à dire" s’il vivrait plus longtemps. "Quelles que soient les opinions des gens, ils peuvent être assurés que la décision a été prise sur la base des lois écossaises, sans prendre en considération aucun facteur politique, économique ou diplomatique sur lequel le gouvernement britannique de l’époque avait fondé sa position", a souligné le porte-parole.

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"Qu’on soit d’accord ou non avec la décision, elle a été prise conformément à la loi écossaise, nous la soutenons et al-Megrahi est en train de mourir d’un cancer de la prostate en phase terminale". Al-Megrahi a fait sa première apparition publique en près de deux ans le 27 juillet dernier, à l’occasion d’un rassemblement de sa tribu en soutien au régime du colonel Kadhafi.

Amaigri, cet homme de 59 ans était assis dans un fauteuil roulant, selon les images diffusées par la télévision d’Etat libyenne. Sa précédente apparition publique remontait à septembre 2009, au cours d’une visite de parlementaires africains à son hôpital à Tripoli.

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