La famine ravage un camp de réfugiés somaliens en Éthiopie

Mohamed Ibrahim est arrivé en Ethiopie, fuyant la sécheresse et la famine qui dévastent son pays, la Somalie. Mais la malnutrition qui sévit dans le camp de Dolo Ado y a tué son fils, un bébé d’un an.

Une réfugiée somalienne regarde son enfant boire, au camp de Dolo Ado, le 11 août 2011. © AFP

Une réfugiée somalienne regarde son enfant boire, au camp de Dolo Ado, le 11 août 2011. © AFP

Publié le 14 août 2011 Lecture : 2 minutes.

"Je pensais que si je venais ici, j’aurais une vie meilleure qu’en Somalie", dit-il assis devant sa tente dans le camp de Kobe, qui fait partie du complexe de Dolo Ado, dans le sud de l’Ethiopie.

"Je suis triste parce que mon bébé est mort", dit cet homme dont le fils n’a pas été admis à l’hopital du camp parce que l’établissement manquait de médicaments pour enfants.

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Comme celle de Mohamed Ibrahim, des centaines de familles ont fui la Somalie, le pays le plus gravement touché par la sécheresse et parfois la faim qui frappent la Corne de l’Afrique.

Mais elles n’ont trouvé en Ethiopie que des conditions de vie spartiates dans des camps surpeuplés et menacés par les maladies.

Les organisations humanitaires disent que plus de 30% d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition dans les camps de réfugiés éthiopiens et que les pneumonies et rougeoles ont fait leur apparition dans des populations affaiblies.

"Les taux de malnutrition et de mortalité sont supérieurs aux seuils d’urgence. Ca nous pose un grand problème", dit Allen Maina, une responsable sanitaire de l’ONU.

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"Rien vu de pire"

Dolo Ado accueille 118.400 réfugiés somaliens, dont 78.000 arrivés cette année.

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"La fourniture en eau et les conditions sanitaires sont très mauvaises. Cela provoque des diarrhées, qui entraînent la malnutrition. C’est un cercle vicieux", dit le Dr Carolina Nanclares, de l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

"Je n’ai jamais rien vu de pire", dit-elle.

De nombreux Somaliens affrontent un dilemme : fuir avec leurs enfants affaiblis par la malnutrition ou tenter de rester au pays pour s’en occuper.

Farah Mohamed Malim, 46 ans, en est un exemple. Il s’est rendu dans une clinique de MSF du camp, avec son fils de 4 ans. L’enfant va mieux, mais un autre de ses enfants, un bébé de 10 mois, a dû rester avec sa mère, qui est aussi malade et trop faible pour voyager.

"J’ai peur qu’il ne meure", dit-il.

"On meurt de faim"

La coordinatrice médicale de MSF, Vannessa Cramond, reconnaît que "les gens doivent prendre des décisions impossibles. Il faut que la communauté internationale y mette fin", dit-elle.

Elle note que les plus petits ne sont pas les seuls atteints par la malnutrition, un tiers des admissions concernant des plus de 5 ans.

"Cela suggère une urgence à une échelle plus large dans les familles", dit-elle. La responsable estime qu’il faudra plusieurs mois avant que les taux de malnutrition et de mortalité ne baissent.

Dawey Ibrahim a deux enfants de 8 et 15 ans qui souffrent de malnutrition, un autre de 18 ans s’évanouit régulièrement.

"Nous avons quitté la Somalie parce que nous n’avions rien. Aujourd’hui, on meurt de faim", dit-elle.

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