Le Mali affirme avoir récupéré ses données électorales auprès d’une société française

Des informaticiens maliens ont assuré, mardi 13 février, avoir “récupéré” les données biométriques indispensables à la tenue d’élections conservées par le groupe français Idemia.

Bureau de vote, à Bamako, le 18 juin 2023, lors du référendum sur la constitution. © Ousmane Makaveli / AFP

Bureau de vote, à Bamako, le 18 juin 2023, lors du référendum sur la constitution. © Ousmane Makaveli / AFP

Publié le 15 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Mardi 13 février, lors d’une conférence de presse, un groupe d’informaticiens maliens a affirmé avoir récupéré des données indispensables à la tenue d’élections détenues par une société française, Idemia. Ces éléments seraient une base de données biométriques permettant de recenser les électeurs.

C’est l’absence de ces données, « prises en otage » selon les autorités maliennes par le groupe français Idemia, qui avait été mis en avant, en septembre 2023, par la junte au pouvoir pour repousser l’élection présidentielle à une date ultérieure.

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Spécialisé dans l’identification et la sécurité numérique, le groupe Idemia, issu de la fusion de Safran Identity & Security (Morpho) et d’Oberthur Technologies (OT), avait remporté en 2015 un marché de confection des passeports biométriques maliens sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keita.

Des nouvelles données gérées par le Mali

Le mardi 13 février, le chef de l’État, Assimi Goïta, avait annoncé lors d’une conférence de presse retransmise par l’ORTM, la télévision nationale, le lancement d’un nouveau fichier biométrique géré par Bamako, au travers de Mali Kura Biométrie.

C’est au cours de cette conférence de lancement, qu’un individu présenté comme représentant les informaticiens travaillant pour Mali Kura Biométrie, visage flouté, a assuré que ses équipes avaient « récupéré des mots de passe » pour accéder à la base de données, élaborée par le groupe français. Plusieurs comptes de soutien aux autorités ont alors assuré que des « hackeurs » étaient parvenus à pirater les systèmes de l’entreprise française.

Contactée, Idemia n’a ni confirmé ni démenti ces allégations et a réitéré ses déclarations de septembre 2023, assurant qu’il n’existe « pas de litige en cours » avec les autorités maliennes et qu’il n’y a « plus de cadre contractuel en vigueur » entre le groupe et le ministère malien de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, « en raison du non-paiement des factures ».

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En 2022, une organisation de la société civile malienne avait porté plainte contre l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves le Drian, pour « complicité de prise illégale d’intérêt et favoritisme » dans l’attribution du marché de confection des passeports biométriques maliens à la société Oberthur Technologies.

(avec AFP)

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