Tunisie : Ali Seriati parle d’une mise en scène et accuse l’ex-ministre de la Défense

Le général Ali Seriati, l’ex-chef de la sécurité du président déchu Zine El Abidine Ben Ali acquitté vendredi par la justice dans un procès pour falsification de passeports destinés à faire fuir Ben Ali et sa famille le 14 janvier, affirme être victime d’une mise en scène montée par l’ex-ministre de la Défense Ridha Grira.

« J’ai poussé Ben Ali à quitter le pays », admet Ali Seriati. © AFP

« J’ai poussé Ben Ali à quitter le pays », admet Ali Seriati. © AFP

Publié le 13 août 2011 Lecture : 2 minutes.

Cet homme-clé du système a répondu vendredi aux questions de l’AFP par le biais de son frère Youssef lors de sa visite au prisonnier à la base de l’Aouina, près de Tunis, où il est détenu pour être rejugé pour complot contre la sécurité intérieure de l’Etat.

Vos avocats ont évoqué une mise en scène pour vous inculper. Pouvez-vous en détailler les éléments et les auteurs?

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Ridha Grira (nldr: ancien ministre de la Défense actuellement en liberté) était derrière de tout ce qui c’était passé. Il voulait m’écarter à tout prix. C’est lui qui a donné l’ordre de m’arrêter avec le consentement du président déchu, à qui on avait déjà soufflé que je préparais un coup d’Etat.

Ridha Grira a eu trois fois l’ex-président au téléphone depuis l’avion qui le menait en Arabie saoudite. J’étais de trop dans un plan dirigé par Ridha Grira et il devait m’écarter.

Pourquoi avez-vous aidé Ben Ali à fuir et échapper à la justice?

Ma fonction était de protéger le président quel que soit son identité. Je n’ai n’ai fait que mon boulot et j’ai été fidèle à mon travail et à mon peuple jusqu’à la dernière minute. Je suis un militaire et je n’ai jamais élu qui que se soit.

On vous accuse d’avoir préparé un coup d’Etat et poussé le président déchu à quitter le pays?

Oui, j’ai poussé Ben Ali à quitter le pays pour épargner un bain de sang à la Tunisie et non pour faire un coup d’Etat. Je n’ai jamais été un politicien et je n’avais pas d’ambitions de ce genre.

Après l’arrestation des "Trabelsi" (nldr: du nom de la famille de Leïla, épouse de Ben ali) j’ai eu peur qu’il ne les fasse libérer et provoquer ainsi une bataille sanglante entre services de sécurité pro et anti Ben Ali.

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Dès le décollage de l’avion de Ben Ali à 17h54 de la base militaire de l’Aouina (près de Tunis) j’ai donné l’orde à mes commandos de regagner le palais présidentiel, puis j’été arrêté à 18H17 par un colonel de la base aérienne au moment où je prenais un café dans le salon d’honneur.

J’ai alors senti que quelque chose se tramait.

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