Sao Tomé : Pinto da Costa, l’ex-homme fort, élu président
Vingt-et-un ans après avoir quitté le pouvoir, Manuel Pinto da Costa, qui a dirigé Sao Tomé d’une main de fer sous l’ère du parti unique communiste de 1975 à 1990, a été élu président de la République à l’issue du 2e tour disputé dimanche.
M. Pinto da Costa a obtenu 52,88% des suffrages (35.110 voix) contre 47,12% (31.287) à son rival, le président de l’Assemblée nationale Evaristo Carvalho, lors d’un scrutin plus serré que prévu au taux d’abstention de 25,96%, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le président de Commission électorale nationale (CEN) Victor Correia.
Des résultats plus complets et détaillés seront annoncés dans la matinée, a-t-on appris auprès de la CEN. Toutefois, ils restent des "résultats préliminaires" tant qu’ils n’auront pas été validés par la Cour constitutionnelle dans les prochains jours.
Président de la stabilité
S’ils sont confirmés, M. Pinto Da Costa sera investi le 3 septembre pour un mandat de 5 ans pour diriger cette ancienne colonie portugaise, située au large du Gabon et classée parmi les pays les plus pauvres du monde.
La victoire de Manuel Pinto da Costa est finalement plus serrée que prévue, alors qu’il était arrivé en tête du premier tour avec 35,58% des suffrages et avait reçu le soutien des principaux candidats éliminés.
M. Pinto da Costa, qui a fêté ses 74 ans vendredi, a voulu pendant la campagne incarner la stabilité dans un pays qui a connu 18 Premiers ministres pendant les 21 années de multipartisme depuis 1990.
Déjà battu à deux reprises lors des présidentielles de 1996 et 2001, il veut également lutter contre la corruption, un des principaux fléaux minant le développement de cet archipel.
Son adversaire Evaristo Carvalho, 70 ans, a été deux fois Premier ministre, la première fois sous Miguel Trovoada, le premier président de l’ère démocratique, adversaire historique de Pinto da Costa. Avec 21,74% des voix au premier tour, il avait fait une campagne de proximité entre les deux tours pour rallier les abstentionnistes. Il défend les couleurs de l’Action démocratique indépendante (ADI) vainqueur des législatives d’août 2010 et parti du Premier ministre Patrice Trovoada, fils de… Miguel Trovoada.
Des élections sans incidents
Quelque 92.000 des 200.000 habitants de l’archipel étaient appelés aux urnes.
Environ 150 policiers travaillant en coordination avec l’armée ont été déployés pour surveiller les opérations de vote et de dépouillement, a-t-on appris de source policière.
Aucun incident majeur ne s’est produit dimanche selon Joao Ramos, porte-parole de la CEN, alors que cinq villages avaient boycotté le premier tour pour protester contre leurs conditions de vie.
Un seul incident notable, n’ayant pas un rapport avec le scrutin, s’est produit à Sao Tomé dans l’après-midi. Un garde du corps du secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports Abnildo d’Oliveira a blessé par balles un homme de 37 ans après un différend routier. L’homme a été atteint à la jambe mais ses jours ne sont pas en danger.
L’actuel président Fradique de Menezes, élu en 2001, réélu en 2006, n’avait pas le droit de briguer un troisième mandat.
L’archipel vit une crise financière presque permanente et son budget est alimenté à 80% par l’aide internationale. C’est l’un des rares pays du golfe de Guinée à ne pas exporter de pétrole, mais des sources économiques et diplomatiques estiment que la production pourrait démarrer en 2014.
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