Libye : sans électricité, les Tripolitains ont entamé le ramadan dans la souffrance

Alors que la crise du carburant empoisonne la vie quotidienne des Tripolitains depuis plusieurs mois, une pénurie d’électricité et des coupures d’eau courante sont venues aggraver la souffrance des habitants de la capitale libyenne en ce début de mois de ramadan.

Vue générale des installations gazières et pétrolières à Tripoli. © AFP

Vue générale des installations gazières et pétrolières à Tripoli. © AFP

Publié le 7 août 2011 Lecture : 2 minutes.

2011, un ramadan sous le signe de la révolution
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2011, un ramadan sous le signe de la révolution

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"Depuis le début du ramadan, on rompt le jeûne à la lumière des bougies", se plaint Ahmed, la quarantaine, qui fait ses courses dans un marché de légumes dans le quartier 2 mars, dans l’ouest de la capitale.

"Nous pouvons nous passer de la climatisation mais pas du réfrigérateur", ajoute-t-il, précisant que les coupures d’électricité durent parfois 24 heures. "Plusieurs aliments que nous gardons au congélateur sont périmés", dit-il, sa famille ayant, comme beaucoup d’autres, constitué un stock de produits alimentaires avant le mois de jeûne, d’habitude mois de tous les excès culinaires.â¨â¨

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Pénurie d’eau et de gaz

Khaled, 20 ans, un habitant de Janzour, la banlieue est de Tripoli, affirme que "la pénurie d’électricité a provoqué des coupures d’eau du robinet".

Dans la mesure où l’eau courante ne leur arrive que durant quelques heures par jour, la grande majorité des Tripolitains utilisent des pompes pour remplir les réservoirs d’eau installés la plupart du temps sur les toits des maisons et des immeubles.

Les Tripolitains font également face à une pénurie de bonbonnes de gaz de cuisine dont le prix a flambé: de l’équivalent d’un dollar avant le début de la crise libyenne en février il est passé à 50 dollars actuellement.

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La hausse des prix a aussi touché les produits alimentaires de première nécessité malgré l’annonce de subventions par le gouvernement.

Le régime Kadhafi accuse l’Otan et les rebelles

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Le régime a accusé les rebelles et l’Otan de vouloir provoquer une pénurie de carburant et d’électricité dans les zones contrôlées par le régime pour provoquer l’exaspération et le soulèvement de la population.

Jeudi, le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaaim avait accusé les rebelles du djebel Nefoussa, au sud-ouest de Tripoli, d’avoir saboté un pipeline alimentant la seule raffinerie du pays.

"Les rebelles ont fermé une valve du pipeline et ont versé dessus une grande quantité de béton armé dans la région d’Al-Rayaniya", selon M. Kaaim, qui avait précisé que le pipeline alimentait la raffinerie de Zawiyah, à 50 km à l’ouest de Tripoli, en gaz et en fuel, utilisés par la suite pour générer de l’électricité.

Le régime avait par ailleurs affirmé que l’Otan avait bombardé une turbine à gaz dans la même région ainsi qu’une station de haute tension à Jefara, au sud-ouest de Tripoli.

Un cargo arraisonné

Il a également dénoncé l’arraisonnement pirate mené par la rébellion avec l’aide de l’Otan d’un cargo en route pour Tripoli avec à son bord 37.000 tonnes de carburant, jugeant que l’Otan souhaitait créer une crise humanitaire en Libye.

Le pétrolier, le Carthagène, avait accosté jeudi à la mi-journée dans le port de Benghazi, dans l’est de la Libye, les rebelles à bord affirmant avoir saisi ce bateau au large de Tripoli.

Depuis le début de la crise, Tripoli dénonce le siège maritime imposé par l’Otan, qui empêche l’importation de plusieurs produits de première nécessité, en violation, selon le régime, des résolutions 1970 et 1973 qui ont permis l’intervention militaire internationale en Libye pour protéger les civils.

Le régime importe ses besoins, dont du carburant, pas voie terrestre depuis la Tunisie voisine qui a connu tout récemment à son tour une pénurie aiguë de carburants en raison d’une grève dans une dans une raffinerie, conjuguée au nombre important de réfugiés libyens rentrant chez eux pour le ramadan.

 

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