Le Tchad décrète l’état d’urgence alimentaire face à l’afflux de réfugiés soudanais

N’Djamena doit gérer plus de 1 570 000 personnes en déplacement forcé, dont plus de 1,1 million de réfugiés.

Des réfugiés soudanais qui ont traversé le Tchad s’installent dans un camp à Koufroun, près d’Echbara, le 1er mai 2023. © Gueipeur Denis SASSOU / AFP

Publié le 16 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Le Tchad a déclaré l’« état d’urgence alimentaire et nutritionnelle » sur tout son territoire, selon un décret rendu public vendredi, alors que plus d’un demi-million de réfugiés fuyant la guerre au Soudan ont afflué en dix mois.

Le décret du président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, signé jeudi, ne détaille ni les actions mises en œuvre ni le nombre de personnes concernées, mais le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) avait alerté en novembre dernier sur un « arrêt imminent » de son aide face à l’afflux des réfugiés soudanais s’il ne parvenait pas à réunir les fonds internationaux nécessaire.

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Le PAM fournissait alors « une assistance alimentaire et nutritionnelle à 1,4 millions de personnes » au Tchad, soit le nombre de déplacés internes et de réfugiés, en raison des conflits en cours sur son territoire et chez ses voisins, Soudan, Centrafrique, Niger, Nigeria, Libye et Cameroun.

Les « nouveaux réfugiés ne recevront pas de nourriture »

Mais depuis le début, le 15 avril 2023, de la guerre au Soudan entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhan et des paramilitaires emmenés par son rival, le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemetti, quelque 546 770 nouveaux réfugiés sont arrivés au Tchad, selon les derniers chiffres début février du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR).

Le Tchad, qui accueille de très loin le plus grand nombre de réfugiés soudanais, essentiellement venus du Darfour fuyant la guerre civile déclenchée en 2003 dans cette région de l’est soudanais, en abritait déjà plus de 400 000 avant le nouveau conflit. Au total, N’Djamena doit gérer plus de 1 570 000 « personnes en déplacement forcé », dont plus de 1,1 million de réfugiés. Les autres sont des déplacés internes, en raison de la rébellion de divers groupes armés contre le pouvoir du général Déby.

« En décembre, le PAM sera contraint de suspendre son assistance aux déplacés et aux réfugiés du Nigeria, de la Centrafrique et du Cameroun, en raison de l’insuffisance des fonds. À partir de janvier 2024, cette suspension sera étendue [ …] notamment aux nouveaux réfugiés du Soudan, qui ne recevront pas de nourriture », précisait le 21 novembre l’agence onusienne. « Pour assurer un soutien continu aux populations touchées par la crise au Tchad au cours des six prochains mois », elle mettait en avant un « besoin d’urgence de 185 millions de dollars ».

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(Avec AFP)

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