Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré joue la « souveraineté » face à « l’impérialisme »
Dans un discours devant des milliers de partisans à Ouagadougou, le chef de la junte burkinabè a rendu hommages aux jeunes de son pays et a estimé que les Africains devaient « arrêter de s’apitoyer sur leur sort ».
Le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a rendu hommage ce 17 février à la jeunesse de son pays et martelé la nécessité de lutter pour la « souveraineté » des Africains, à l’occasion d’une rencontre avec plusieurs milliers de partisans à Ouagadougou.
Dans un discours largement applaudi, le chef de l’État, 35 ans, a rendu hommage à la jeunesse burkinabè pour la « veille citoyenne et patriotique » et la « consolidation des acquis » de la transition. Il a réitéré sa volonté de « redonner au peuple burkinabè sa souveraineté ».
Appelant au « combat contre l’impérialisme », le capitaine Traoré a souhaité que les « Africains arrêtent de s’apitoyer sur leur sort », appelant à « lutter d’abord pour [la] souveraineté ».
Cette rencontre a été initiée par la Coordination nationale de la veille citoyenne et patriotique, rassemblement d’organisations de la société civile pro-régime. Les participants, principalement des jeunes venus des treize régions du pays, se sont rassemblés au palais des sports de Ouagadougou 2000, en agitant des drapeaux du Burkina Faso et des posters géants à l’effigie du capitaine Traoré et en scandant des slogans soutenant le régime militaire. Ils ont notamment salué des « avancées significatives dans la reconquête du territoire national » face aux jihadistes.
Réouverture d’écoles
Les différents représentants ont tour à tour vanté les succès des forces armées depuis la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, citant notamment la réouverture d’écoles jadis fermées sous la menace des groupes jihadistes et la réinstallation de familles déplacées dans leurs localités d’origine.
Depuis le putsch qui a vu ce militaire arriver au pouvoir à la fin de septembre 2022, le Burkina Faso s’est rapproché de ses voisins, le Mali et le Niger, confrontés aux mêmes attaques jihadistes et également dirigés par des régimes militaires. Les trois pays, qui ont notamment tourné le dos à la France et se sont rapprochés de Moscou, se sont regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) et ont annoncé quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Plus tôt dans la semaine, le 11 février, le chef de la junte nigérienne, Abdourahamane Tiani, s’en est pris à la monnaie commune de la sous-région, le franc CFA. « La monnaie, c’est un signe de souveraineté », a-t-il déclaré et les États de l’AES sont « engagés dans un processus de recouvrement de [leur] souveraineté totale ». Il a assuré qu’« il n’est plus question que nos États soient la vache à lait de la France », dont la monnaie est un héritage de la colonisation.
(avec AFP)
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