Sécheresse et famine en Somalie, l’ONU envoie de l’aide
L’Onu a procédé à sa première livraison cette semaine d’aide alimentaire dans une zone sous contrôle de la rébellion en Somalie où sévit une grave famine due à la sécheressse, a annoncé dimanche l’organisation.
Cinq tonnes d’aide et de médicaments ont été transportées par avion le 13 juillet vers la région de Baidoa, dans le centre de la Somalie, après que la rébellion eut autorisé l’action des agences humanitaires, a indiqué Iman Morooka, la porte-parole de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) en Somalie.
"Cela a été un succés et il s’agit d’une première étape pour fournir par voie aérienne l’aide nécessaire en Somalie. Il s’agit de la première opération de ce genre en deux ans," a souligné Iman Morooka.
Les shebab "ont donné leur accord et ont autorisé l’accés sans problème. Tout c’est bien passé", a assuré la porte-parole.
En Somalie, le gouvernement fédéral de transition (TFG) n’a d’autorité effective que sur une partie de la capitale, Mogadiscio, et fait face à l’insurrection des islamistes radicaux shebab, qui contrôlent la majeure partie du centre et du sud de la Somalie.
La pire sécheresse depuis soixante ans
L’Afrique de l’Est – la Somalie mais aussi le Kenya, l’Ethiopie et Djibouti – est frappée par une sécheresse, qui, d’après les Nations unies, est la pire depuis des décennies.
En Somalie, la situation est aggravée par 20 ans de guerre civile depuis le départ du président Mohamed Siad Barre en 1991. Et les Somaliens fuient leur pays par milliers chaque jour à destination de l’Ethiopie et du Kenya voisins.
Selon l’organisation Action contre la faim (ACF) la Somalie est désormais en état de "catastrophe humanitaire", et quelque 250.000 enfants souffrent de malnutrition sévère dans le pays.
Selon l’Union africaine (UA), près de trois millions de personnes, soit un tiers de la population, y a besoin d’aide humanitaire.
Mobilisations
Organisations non gouvernementales et agences des Nations unies ont multiplié les appels à la mobilisation ces derniers jours pour venir en aide aux millions d’habitants d’Afrique de l’Est (Somalie, Ethiopie, Djibouti, Kenya) frappés par la sécheresse.
Face à cette situation, l’agence de l’ONU pour la lutte contre la faim, le PAM, envisage un retour dans les territoires de Somalie sous contrôle des islamistes shebab, qui avaient contraint la plupart des humanitaires au départ il y a deux ans.
Les shebab avaient poussé au départ dès 2009 la plupart des organisations humanitaires, en imposant notamment des conditions de travail inacceptables, des taxes informelles et l’exclusion des femmes des programmes d’aide.
Le mouvement islamiste a la semaine dernière promis de laisser accéder à nouveau les mouvements humanitaires aux populations frappées par la sécheresse, "qu’ils soient ou non musulmans (…), si leur intention est seulement d’aider ceux qui souffrent".
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