Air Algérie : direction et personnel navigant négocieront dimanche
Les négociations entre Air Algérie et les représentants du personnel navigant commercial, qui ont cloué au sol des dizaines d’avions pendant quatre jours de grève, commenceront dimanche, a annoncé samedi le ministère des Transports algérien.
Il s’agit de "négociations directes" entre la direction et le "collectif" du personnel navigant commercial (syndicat autonome SNPNC, stewards et hôtesses de l’air), précise un communiqué du ministère des Transports cité par l’agence APS, sans aucune indication sur le lieu ou l’heure du début de ces négociations.
Un accord avait été conclu pour mettre un terme à cette grève avec la promesse du bureau du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, de tenir compte des revendications des contestataires dont le mouvement a bloqué des milliers de vacanciers, essentiellement d’origine algérienne, dans les aéroports.
La conclusion de cet accord d’urgence "a été le fruit d’une concertation soutenue entre le ministre des Transports et le PDG d’Air Algérie, sous l’orientation permanente du Premier ministre, ainsi qu’au rôle joué par le secrétaire général de l’UGTA", souligne le ministère des Transports.
Le gouvernement ne reconnaît que l’Union générale des travailleurs algériens (centrale syndicale officielle), dirigée par Abdelmagid Sidi Saïd, et ne négocie généralement pas avec les syndicats autonomes.
"La première condition pour reprendre les vols était la suspension de tout licenciement et de toute procédure disciplinaire" touchant quelque 150 grévistes, affirmait vendredi à l’AFP le secrétaire général de la SNPNC Yacine Hamamamouche en annonçant le début de négociations pour "la semaine prochaine".
Dimanche est en Algérie le premier jour ouvré de la semaine.
Revendications salariales
Les revendications catégorielles du personnel navigant commercial portent sur deux volets: une hausse de salaire supérieure aux 20% qui ont été attribués il y a quelques semaines par la direction aux 9.000 employés d’Air Algérie et un nouveau statut pour le personnel navigant commercial.
La presse a avancé des revendications salariales de 106% d’augmentation que M. Hamamouche avait démenties vendredi à l’AFP. "Je n’ai jamais parlé de pourcentage", a-t-il souligné sans fournir plus de précisions sur les chiffres.
Pour ce qui est du statut, les personnels navigants commerciaux réclament d’être sur un pied d’égalité avec les pilotes puisque ils sont soumis à la même mobilité et aux mêmes risques en matière de sécurité.
"Pour le moment, nous sommes payés comme le personnel au sol et nous on dit que ce n’est pas normal", déclarait M. Hamamouche.
Quatre jours de grève
Le conflit a provoqué quatre jours d’énorme pagaille, surtout dans les aéroports français, où des milliers de voyageurs ont passé des nuits à attendre leur avion. Au point que le secrétaire d’Etat aux Transports, Thierry Mariani, avait "insisté sur les obligations de la compagnie envers ses clients", une phrase relevée par toute la presse algérienne indépendante pour critiquer les autorités du pays.
"Irresponsables à l’égard de leurs citoyens, elles auraient peut-être persisté à jouer le pourrissement n’eût été le rappel fait à leur adresse par le secrétaire d’Etat français aux Transports", s’insurgeait encore samedi Le Quotidien d’Oran, évoquant "des images dévalorisantes pour le prestige de l’Algérie et de son Etat".
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